Sécurité sociale minière : Le gouvernement enterre le régime spécial07/09/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/09/une2249.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Sécurité sociale minière : Le gouvernement enterre le régime spécial

Mardi 30 août, le gouvernement a publié un décret mettant en route l'intégration des caisses régionales du régime minier -- Carmi -- dans le régime général de la Sécurité sociale dès le 1er septembre. Il n'a pas attendu l'avis de la Caisse nationale, qu'il avait sollicité le jour même ! Rappelons que Sarkozy s'était engagé à ne pas toucher aux régimes spéciaux.

Par cette mesure, le gouvernement entend assurer sa mainmise sur ce régime et appliquer tout ou partie des préconisations du rapport remis par le député UMP Bur. À savoir le démantèlement du réseau de médecins, de pharmacies, de centres de soins et de maisons de retraite réservés aux ayants droit, le plus souvent très âgés (en majorité retraités de la mine et leurs familles). Les personnels de ce réseau doivent être eux aussi reversés dans le régime général. Le rapport Bur préconisait de réduire déjà leur nombre par le non-remplacement des départs à la retraite.

Pour avoir les coudées plus franches, le gouvernement remplace l'ancienne représentation des syndicats au Conseil d'administration -- au prorata des élections professionnelles -- par une représentation uniforme de trois membres pour chacun, ce qui fait passer la CGT de neuf membres à trois.

Pour avoir l'air de donner quelque chose, le décret prévoit une augmentation de 5 % en plus pour les retraites prises avant 1995. Mais c'est une miette quand on sait que, par suite d'un calcul différent, les pensions des mineurs partis à la retraite avant 1987 accusent un retard de 20 à 30 % sur celles du régime général. Retard qui est reconnu par le gouvernement, lequel promet depuis 2002 de réparer « l'injustice » -- ce sont ses propres mots.

Le gouvernement porte ainsi un coup à une partie de la classe ouvrière à laquelle il a souvent hypocritement rendu hommage. Mais, si les retraités ne peuvent pas bloquer la production, ils représentent une force par leur nombre et sont capables de se mobiliser massivement.

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