Lactalis -- Xertigny (Vosges) : Les travailleurs refusent les licenciements07/09/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/09/une2249.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Lactalis -- Xertigny (Vosges) : Les travailleurs refusent les licenciements

Le groupe Lactalis, premier groupe laitier mondial, trouve que ses profits pourraient être plus importants. Après avoir déjà supprimé 42 postes en 2010, il envisage de fermer la fromagerie de Xertigny dans les Vosges, en supprimant 128 emplois sur 162. Les seuls emplois maintenus seraient ceux de la collecte du lait. Il est question d'un hypothétique reclassement dans un autre site du groupe situé à 60 km.

Le 1er septembre, les travailleurs ont entamé une grève illimitée avec un piquet de grève. Par solidarité, les chauffeurs qui, officiellement ne sont pas -- pas encore ? -- visés, ont cessé la collecte du lait.

Vendredi, Sarkozy était en visite dans les Vosges. Son explication du chômage ? La crise mondiale et les 35 heures ! Son représentant, dépêché à l'usine de Xertigny, est venu s'entretenir avec les représentants du personnel pour présenter... le point de vue de Lactalis, expliquant que « le site est une ancienne brasserie dont les locaux ne sont pas adaptés » ! Certes le site est une ancienne brasserie, mais il y a soixante-dix ans qu'elle a été transformée en fromagerie ! Quant à une éventuelle inadaptation, Lactalis aurait pu s'en apercevoir en 2002, au moment du rachat au groupe Bel. Mais bien sûr tout ceci n'est qu'un prétexte.

Lundi 5 septembre au matin, la direction exigeait que les grilles soient débloquées avant de discuter. Avant midi, des producteurs de lait sont venus avec leurs tracteurs apporter leur soutien aux travailleurs, et aussi pour dire leur refus de devoir jeter des milliers de litres de lait. Dans l'après-midi deux représentants de la direction du groupe sont arrivés et ont été reçus avec colère et détermination. Ils voulaient entamer une discussion avec les seuls producteurs, mais ceux-ci ont réclamé la présence des représentants du personnel, ce que les envoyés du groupe ont fini par accepter.

Il n'y a aucune raison que les travailleurs acceptent le sacrifice de leurs emplois uniquement pour que Lactalis puisse continuer à faire son beurre.

Correspondant LO

Le groupe Lactalis est le premier groupe laitier mondial, avec 52 000 salariés et 198 sites industriels. Il appartient à la famille Besnier : le PDG, Émmanuel Besnier, est la quinzième fortune du pays avec 2,5 milliards d'euros.

Au supermarché, on trouve forcément Lactalis au travers de ses marques : Président, Lactel, Bridel, Roquefort Société, Louis Rigal, Maria Grimal, Lanquetot, Rouy, Lou Pérac, Salakis, Rondelé, Primevère, Lepetit, Munster les Petits Amis, Istara, Chaussée aux Moines, Le Marin, Galbani, etc.

Le groupe met sur le pavé les travailleurs des sites qu'il estime trop peu rentables et, parallèlement, achète d'autres entreprises en y mettant l'argent qu'il faut. Dernière acquisition en date : Parmalat, le géant italien, pour près de 5 milliards d'euros.

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