Italie : La grève du 6 septembre Les travailleurs n'ont pas à payer l'austérité !07/09/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/09/une2249.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Italie : La grève du 6 septembre Les travailleurs n'ont pas à payer l'austérité !

Mardi 6 septembre, ce sont d'importantes manifestations qui ont parcouru les villes italiennes lors de la journée de grève générale organisée à l'appel de la CGIL, le principal syndicat du pays. Il s'agissait de répondre aux deux plans d'austérité annoncés pendant l'été.

C'est sous la pression de la crise financière internationale que le gouvernement Berlusconi a lancé en juillet et en août ces deux plans d'économies, de 50 milliards d'euros chacun, destinés à démontrer que l'État italien fera ce qu'il faut pour réduire le déficit de son budget et honorer sa dette. Comme les autres gouvernements européens, c'est d'abord et avant tout aux classes populaires qu'il veut faire payer les conséquences de l'austérité. La réduction des dotations aux collectivités locales et à l'ensemble des services publics, l'augmentation de la TVA, le blocage ou la réduction du nombre de fonctionnaires et de leurs salaires, l'augmentation de l'âge de la retraite, s'ajouteront à d'autres mesures déjà adoptées précédemment, comme la réduction drastique du nombre de postes d'enseignants.

Il n'est évidemment pas question pour Berlusconi et son ministre de l'Économie, Tremonti, de prendre quoi que ce soit aux capitalistes et aux possédants qui ont bénéficié de la dette. Une taxation toute symbolique des plus hauts revenus a été annoncée, puis retirée, puis rétablie mais de façon encore plus symbolique.

Dans un premier temps, le plan d'austérité annoncé en août prétendait aussi supprimer les jours fériés non religieux, comme le 1er mai, en les reportant au dimanche le plus proche. Le projet semble maintenant avoir été écarté au cours de la discussion parlementaire. Mais une autre mesure frappera très directement les travailleurs parmi toutes celles que comporte le plan d'austérité du mois d'août, l'une aboutirait pratiquement à abolir la protection contre le licenciement découlant de l'article 18 du Statut des travailleurs. En effet, les accords entre patronat et syndicats conclus au niveau local ou de l'entreprise pourraient s'appliquer en dérogation de cette loi. Autant dire que les patrons pourraient imposer des renonciations aux protections légales et interdire ainsi aux travailleurs tout recours.

En adoptant cette mesure, le gouvernement s'est en fait engouffré dans la brèche ouverte par l'accord patronat - syndicats du 28 juin dans lequel ceux-ci, y compris la CGIL, se déclaraient ouverts à des accords locaux ou d'entreprise qui pourraient contribuer à « améliorer la compétitivité » en dérogeant aux accords nationaux. Le gouvernement a été en quelque sorte au-delà de leurs désirs, mettant la direction de la CGIL dans la situation de devoir réagir. Mais son opposition ne porte pas sur le fond de ces plans d'austérité, dont elle reconnaît la nécessité et, si l'on comprend bien, la direction de la CGIL, pour ne pas parler des deux autres confédérations CISL et UIL qui n'ont même pas appelé à la journée de grève, voudrait surtout qu'on la consulte et tienne compte de ses observations...

Reste que les travailleurs qui ont fait grève et manifesté, eux, ont clairement montré qu'ils n'entendent pas payer les frais d'une crise dont ils ne sont nullement responsables et pour une dette dont ils n'ont nullement profité. Alors le 6 septembre ne doit être qu'un début.

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