Toyota -- Onnaing (Nord) : Bonne ambiance au retour des congés31/08/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/09/une2248.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Toyota -- Onnaing (Nord) : Bonne ambiance au retour des congés

Après trois semaines de congés, le travail a repris à l'usine le lundi 22 août. La bonne ambiance, les comportements collectifs et les discussions nombreuses entre les travailleurs ont repris comme avant les vacances.

La CGT, FO, la CFDT et SUD ont distribué un tract commun, très apprécié par les travailleurs, pour dénoncer la faiblesse des salaires, les difficultés financières de tous, les profits de Toyota -- 3,6 milliards d'euros en 2010/2011 -- et rappeler les revendications non satisfaites de la grève d'avril dernier.

De son côté, la direction a organisé des réunions d'information dans chaque équipe, pendant le temps de travail, vendredi 26 août, pour nous présenter la situation de TMMF (Toyota Onnaing) et les perspectives pour les années à venir...

Quand ils ont présenté le budget de TMMF en déficit, beaucoup ont hué les deux directeurs, car il est de plus en plus évident que ce déficit est artificiel : par exemple, en achetant au prix fort des pièces à des sous-traitants 100 % Toyota, et en vendant les voitures à 9 500 euros à Toyota Europe, soit 5 000 euros en moyenne en dessous du prix de vente aux clients. Toyota France peut ainsi produire de gros bénéfices tout en payant le minimum d'impôts et de taxes. D'ailleurs, la direction ne s'aventure pas à expliquer comment cette usine, qui était prévue il y a dix ans pour être rentable avec une production de 100 000 à 150 000 véhicules par an, serait maintenant déficitaire pour une production qui a frôlé les 250 000 véhicules certaines années !

Et ce ne sont pas les salaires qui plombent les comptes, vu leur faiblesse ! C'est sans doute pour cela que les directeurs ont solennellement annoncé lors de ces réunions qu'ils allaient engager des discussions sur les salaires avec les syndicats. Au-delà du rituel des négociations annuelles obligatoires, c'est d'abord l'aveu que ces discussions n'existaient pas. Et c'est aussi le résultat de la grève d'avril dernier, qui a un peu ébranlé la direction. Elle voudrait bien désamorcer le mécontentement général quant à la faiblesse des rémunérations (1 250 à 1 300 euros net par mois, plus 500 euros de prime d'intéressement trimestrielle, pour la majorité des ouvriers de production).

Évidemment, les deux directeurs, pas très assurés lors de ces réunions, ont demandé aux syndicats de venir avec des revendications « réalistes ». Mais la « réalité » pour beaucoup d'entre nous, ce sont des découverts à la banque à chaque fin de mois, des factures qui s'accumulent et une vie qui est de plus en plus difficile. Et ça, c'est sans parler des mauvaises conditions de travail, de la précarité qui augmente, avec plus de 700 intérimaires dans l'usine en ce moment...

Les discussions, qui étaient déjà nombreuses avant ces réunions, ont redoublé après. Des centaines de travailleurs discutent ouvertement qu'il faudra se mobiliser, en étant encore plus nombreux qu'en avril dernier et avec encore plus de cohésion. Des débats s'engagent sur les revendications à mettre en avant, non seulement sur les revendications de la grève d'avril dernier (prime exceptionnelle et 13e mois), mais aussi sur des augmentations mensuelles uniformes, et en exigeant que ces augmentations soient indexées automatiquement sur la hausse des prix.

Pour beaucoup, il devient clair qu'il va être nécessaire de se réunir en assemblées de travailleurs dans les ateliers, pour mesurer l'état de nos forces et discuter des revendications à mettre en avant.

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