Rentrée scolaire : SOS élèves en danger31/08/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/09/une2248.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Rentrée scolaire : SOS élèves en danger

De la maternelle au lycée, les conditions de la rentrée scolaire de cette année s'annoncent catastrophiques. Cette situation est due aux multiples suppressions de postes intervenues ces dernières années : 66 000 postes en moins depuis 2006, dont 16 000 en septembre 2011. Résultat : en France, il y a en moyenne 5 enseignants pour 100 élèves. C'est le taux d'encadrement le plus faible des pays de l'OCDE. Dans ces conditions, que deviennent les élèves ?

À la maternelle, en 2000, 30 % des enfants de moins de 3 ans étaient scolarisés, ce qui est bien peu. Mais en 2011, seuls 15 % des moins de 3 ans sont scolarisés (et seulement 0,8 % en Seine-Saint-Denis). Contrairement à ce que disait un ancien ministre de l'Éducation, le travail en maternelle, ce n'est pas « changer des couches ». Poser les bases de la réussite scolaire des élèves, leur apprendre à être ensemble et les éveiller intellectuellement demande des moyens importants, et non des coupes claires dans les effectifs des personnels.

C'est l'école primaire qui est, cette année, la plus durement touchée par les suppressions de postes : il y aura en septembre, selon le syndicat Snuipp, 4 000 élèves en plus et 8 967 postes en moins dans les écoles primaires et maternelles publiques. Ceci a pour effet de voir 1 500 classes fermer et de faire augmenter le nombre d'élèves dans les classes restantes. La moyenne des écoliers par classe est de 22,6 en France, contre 20,2 en Europe. Ce sont aussi 5 600 postes d'instituteurs remplaçants et 600 postes de Rased, spécialisés dans l'aide aux élèves en difficulté, qui disparaissent. Chaque année, 15 % des élèves sortent de l'école primaire en échec scolaire. Ce ne sont pas les économies budgétaires actuelles qui vont améliorer les choses. Ce qu'il faut dans les écoles primaires, en particulier dans les quartiers populaires, c'est créer des postes pour ouvrir des classes avec des effectifs faibles, aider les élèves en difficulté et assurer les remplacements.

En ce qui concerne le collège et le lycée, le Snes annonce qu'en dépit des 80 000 élèves supplémentaires, 4 800 postes d'enseignants sont supprimés. Par conséquent, le nombre d'élèves par classe augmente considérablement et atteint couramment 30 en collège et 37 au lycée. Pour faire tourner les établissements avec moins de professeurs, il faut souvent supprimer certains cours : les élèves pourront, par exemple, ne plus avoir de cours en petits groupes en sciences pour faire des expériences ou en langues pour pratiquer l'oral. Dans certains lycées professionnels, des classes préparant des diplômes différents ont été regroupées pour faire des économies de personnel. De même, les deux heures d'aide personnalisée aux élèves prévues par la réforme du lycée ne pourront souvent pas avoir lieu, faute de moyens suffisants. Là encore, c'est la réussite des élèves qui est mise en danger : moins d'aide, moins d'adultes pour l'encadrement et des conditions d'études dégradées.

Pour protester contre toutes ces suppressions de postes aux conséquences catastrophiques pour les élèves (à nouveau 14 000 postes en moins encore prévus pour 2012) et demander des moyens pour l'école, tous les syndicats d'enseignants appellent à la grève pour le mardi 27 septembre. Fait nouveau, les syndicats de l'enseignement privé se joignent à cet appel. La Fep-CFDT annonce qu'en cette rentrée 1 433 postes seront supprimés dans l'enseignement privé, alors que 1 500 élèves supplémentaires sont attendus dans le premier degré et 61 900 dans les collèges et lycées.

Un sondage CSA affirme que 82 % des Français pensent que le non-remplacement d'un professeur sur deux est une mauvaise chose. Sans doute approuveront-ils donc cette grève, car des professeurs en plus pour des classes moins nombreuses et de meilleures conditions d'études, voilà ce dont 100 % des élèves ont besoin.

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