Plan d'austérité : Voler les travailleurs pour payer les dettes des bourgeois31/08/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/09/une2248.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Plan d'austérité : Voler les travailleurs pour payer les dettes des bourgeois

Le plan d'austérité annoncé par François Fillon mercredi 24 août constitue une nouvelle ponction sur les classes populaires. Oh, bien sûr, Fillon s'en défend. Il affirme même que ce sont « les détenteurs de patrimoine, les grandes entreprises et les ménages aux revenus très élevés » qui vont financer 83 % du plan gouvernemental !

Ce sont pourtant les classes populaires qui vont payer l'essentiel des taxes supplémentaires sur le tabac, l'alcool, les boissons sucrées, ainsi que l'augmentation de la TVA sur les parcs d'attraction. Ce sont les salariés qui subiront la diminution d'un tiers de l'abattement pour frais professionnels et ce sont encore les salariés qui devront payer la CSG sur l'allocation de congé parental.

Ce que Fillon présente comme un prélèvement sur les entreprises sera le plus souvent répercuté sur les salariés ou les consommateurs. Ainsi l'augmentation de 3,5 % à 7 % de la taxe sur les mutuelles et assurances privées, instaurée pourtant il y a moins d'un an, sera en fin de compte payée par les assurés, alors que huit millions de personnes ne peuvent déjà plus se payer une complémentaire santé. De même, les entreprises n'auront aucun mal à faire supporter aux salariés l'augmentation du forfait social sur la participation et l'intéressement, car elles en ont l'habitude : c'est la troisième fois qu'il augmente depuis sa création en 2009 !

Quant à l'augmentation des prélèvement sociaux (CSG et CRDS) sur « les revenus du capital », elle ne s'applique pas seulement aux dividendes, mais aussi à toutes les formes d'épargne en dehors du livret A, écornant les économies de bien des salariés, baptisés par Fillon pour l'occasion « détenteurs de patrimoine » !

Les très hauts revenus acquitteront une taxe de 3 % sur la partie de leur revenu qui dépasse les 500 000 euros. Cela rapportera en tout 200 millions d'euros, dix fois moins que les quelque deux milliards dont le gouvernement leur a fait cadeau cette année en réduisant l'impôt sur la fortune. Quant aux entreprises, la mesure qui limite la possibilité de reporter leurs pertes sur les années excédentaires, pour limiter leurs impôts, rapportera 1,5 milliard d'euros, mais ce ne sont peut-être même pas les grandes entreprises qui contribueront le plus, car la mesure s'appliquera à toutes.

En réalité, les grandes entreprises et les riches ne sont mis à contribution que de façon symbolique, pour faire croire que les sacrifices sont équitablement répartis, alors que ce sont à nouveau des milliards qui sont pris sur la population. Le gouvernement a d'autant plus intérêt à se livrer à ces tours de passe-passe qu'il s'apprête à réclamer encore d'autres sacrifices aux mêmes. Le milliard d'économies budgétaires qu'il va inscrire dans le prochain budget, les deux milliards d'économies supplémentaires qu'il veut inscrire dans le budget de la Sécurité sociale représenteront encore de nouvelles ponctions sur le monde du travail.

Ce ne sont pas les travailleurs, les retraités ou les chômeurs qui ont emprunté sur les marchés financiers et ce ne sont pas eux qui ont profité de l'argent que l'État a emprunté. Les dettes de l'État ne sont pas les leurs. Que les riches, les banques, les grandes entreprises, qui se sont encore enrichis grâce aux cadeaux du gouvernement, remboursent la dette. Le gouvernement veut faire payer la population laborieuse à leur place. Il n'y a aucune raison de se laisser dépouiller.

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