Nucléaire : Les soutiers de la maintenance31/08/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/09/une2248.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Nucléaire : Les soutiers de la maintenance

En France, les trois quarts du courant électrique sont fournis par l'énergie nucléaire. La recherche de la rentabilité existait déjà lorsque EDF était nationalisée mais, depuis la privatisation partielle d'EDF, celle-ci n'a fait que s'accentuer, accélérant le relâchement des exigences de sécurité. Et ce sont en premier lieu les travailleurs de ce secteur qui en paient le prix. C'est ce qu'a dénoncé le JDD du 28 août.

En même temps que les recrutements d'EDF ont été gelés pour diminuer la masse salariale, la sous-traitance s'est développée, au point qu'aujourd'hui 80 % des travaux de maintenance sont effectués par des entreprises sous-traitantes. Et, dans la recherche d'une rentabilité maximum, ces entreprises font tourner les travailleurs, de centrale en centrale.

Ainsi, lors des opérations de maintenance appelées « arrêts de tranche », les centrales font appel à ces travailleurs que l'on appelle les « nomades du nucléaire ». Ils sont plus de 20 000 à parcourir les 19 centrales du pays à chaque arrêt de tranche. Certains sont salariés d'EDF, mais une très large majorité est employée par des entreprises sous-traitantes, souvent en CDD ou en intérim, et connaissent donc moins bien les installations, les locaux, le matériel spécifique.

Souvent ces travailleurs n'apprennent leur destination que quelques heures à l'avance et beaucoup d'entre eux vivent l'essentiel de leur temps dans des camping-cars ou dans des campings municipaux. Il faut dire qu'avec des salaires compris entre le smic et 1 400 euros net, il faut économiser au maximum sur le logement comme sur les déplacements, car EDF ne s'embarrasse pas de leur prévoir l'hébergement.

Et surtout ces travailleurs sont constamment soumis aux radiations. En théorie, ils ne doivent pas être soumis à un seuil d'exposition dépassant 20 millisieverts (mSv) sur 12 mois consécutifs.

Mais, pour le grand public, la limite autorisée est de 1 mSv. À ce stade de 20 mSv, des chercheurs de l'Inserm affirment que ces rayonnements sont facteurs de cancer, et l'on ment aux travailleurs en leur faisant croire qu'ils ne risquent rien à ce stade d'exposition. Comme pour l'amiante, les industriels du nucléaire sacrifient à petit feu des travailleurs en toute connaissance de cause, pour augmenter encore plus leurs profits.

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