Mediator : Servier se défausse sur les médecins31/08/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/09/une2248.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Mediator : Servier se défausse sur les médecins

Après avoir nié la nocivité de son médicament le Mediator, qui a tué entre 500 et 2 000 personnes, le laboratoire Servier tente maintenant de se dédouaner en rejetant la faute sur les médecins qui le prescrivaient comme coupe-faim et non comme antidiabétique, ce qu'il était censé être.

Environ 1 500 victimes ayant consommé du Mediator ont porté plainte dans l'instruction pour homicide involontaire et des expertises sont en cours. Or le journal Libération relate que, dans un mémoire en défense, Servier demande à la Commission régionale de conciliation et d'indemnisation du Rhône de conclure à la responsabilité d'un médecin dans les problèmes cardiaques d'une patiente, parce que celui-ci aurait prescrit le médicament « pour le traitement de son obésité ».

De même, une avocate de victimes fait aussi remarquer que, lors des expertises auxquelles elle a assisté, les représentants de Servier font systématiquement la distinction entre les médecins qui ont respecté l'autorisation de mise sur le marché réservée aux patients atteints de diabète, et ceux qui ont prescrit le Mediator pour faire maigrir.

Mais de nombreux médecins témoignent que les visiteurs médicaux de Servier présentaient ce médicament comme un coupe-faim et qu'ils n'ont jamais été prévenus de la dangerosité de celui-ci. Et surtout la presse a rappelé des plaquettes publicitaires des années 1980 incitant les médecins à prescrire le Mediator aux patients enrobés, avec le texte suivant sous la photo d'un homme joufflu : « Ce patient est dans votre salle d'attente. Son excès de poids et quelques anomalies sont alarmants... Mediator est le traitement des polysurcharges métaboliques. » Tiens donc !

Après avoir nié la dangerosité de son médicament pendant des années, escroqué du même coup l'Assurance maladie, le laboratoire Servier, deuxième labo français avec 3,7 milliards de chiffre d'affaires, continue de mentir sur toute la ligne pour se soustraire à ses responsabilités. Abject !

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