Capitalisme : De la crise financière à la crise économique31/08/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/09/une2248.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Capitalisme : De la crise financière à la crise économique

Le commerce mondial a chuté de 8 % au premier semestre 2011, selon une étude publiée par Le Figaro le 25 août. Le journal économique Les Échos peu avant titrait : « Le spectre de la récession plane sur la rentrée. »

Le même journal notait que 5 300 milliards de dollars avaient été perdus en un mois sur les Bourses du monde. Certes, on pourrait se consoler en disant qu'il ne s'agit là que de valeurs théoriques, mais les milliards qui avaient été capitalisés sur les valeurs boursières l'avaient été sur les sacrifices imposés, c'est-à-dire la sueur et le sang de millions de travailleurs à travers le monde. Et maintenant, ces pertes vont entraîner à leur tour une fuite en avant dans les sacrifices demandés à la classe ouvrière en vue de tenter de les combler.

Les porte-parole de ce monde capitaliste s'inquiètent aujourd'hui de la menace d'une crise systémique, qui aboutirait à la paralysie de tout ou partie de l'économie mondiale, avec les catastrophes sans nom qui l'accompagneraient inévitablement.

Depuis 2008, pour garantir leurs profits, les grandes entreprises ont détruit à travers le monde des millions d'emplois. Les grands capitalistes, maîtres de l'industrie, du commerce, des services et de la finance, ont fait disparaître des moyens de production colossaux. Aujourd'hui on annonce 100 000 licenciements dans les prochains mois dans le monde du très lucratif secteur financier.

Le résultat, c'est qu'ils ont réduit les moyens d'existence de centaines de millions de personnes et par suite leur possibilité d'acheter, c'est-à-dire qu'ils ont restreint encore plus ce qu'ils appellent le marché solvable. Et aujourd'hui, pour combler ces pertes ou simplement ce manque à gagner, ils continuent à restreindre encore et toujours leur marché en programmant de nouveaux licenciements et fermetures d'usines, même s'ils savent qu'ainsi ils risquent d'aggraver encore la crise de leur économie.

Parce que cette crise profonde de toute l'économie capitaliste est là et bien là, empêtrée dans ses contradictions. Et la seule médication que les maîtres de ce système ont trouvée, c'est que l'État prête main-forte aux plus grandes entreprises, aux plus gros des capitalistes, en garantissant leurs revenus sur le dos du reste de la population.

Ce sont toutes les classes populaires qui sont ainsi sacrifiées à cette mission, mais pas seulement : toute une partie de la petite bourgeoisie aussi, paysans, commerçants, artisans, voire même une partie des capitalistes eux-mêmes. Car l'État n'est là que pour sauver les plus gros, au détriment des plus faibles.

Tout cela n'empêche pas les hommes et femmes du pouvoir, quelle que soit leur étiquette, de dire et répéter que tous ces sacrifices imposés aux classes populaires sont le seul moyen de faire repartir la machine économique et la croissance, alors qu'ils savent que c'est exactement le contraire. Les capitalistes, leurs maîtres, sont des irresponsables qui n'ont qu'une maxime : enrichissons-nous d'abord, et après nous le déluge.

Alors la classe ouvrière doit, quant à elle, se sentir déliée de toute obligation vis-à-vis de ces gens-là. Sa seule préoccupation doit être de sauver les siens des reculs incessants et inutiles, et demain de la misère, en imposant par sa force et son poids dans la société la garantie de son salaire, de son emploi, des moyens de vivre dignement. Et, en défendant sa peau, c'est aussi l'avenir d'une autre société qu'elle peut préparer.

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