Somalie : Les gouvernements aident les banquiers, pas les affamés17/08/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/08/une2246.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Somalie : Les gouvernements aident les banquiers, pas les affamés

Entre deux flashes sur les tribulations du CAC 40 et les courbes des Bourses européennes, quelques informations viennent rappeler que la famine sévit dans la corne de l'Afrique, en particulier en Somalie. Mais le débat sur les fonds nécessaires pour lui venir en aide est beaucoup plus vite réglé et, dans ce cas-là, on ne parle pas de milliards.

Vingt ans de guerre, la sécheresse, la corruption et le détournement de nourriture par les bandes armées ou les affairistes ont réduit 3,2 millions de Somaliens, la moitié de la population du pays, à dépendre d'une aide alimentaire urgente. 29 000 enfants de moins de 5 ans sont déjà morts dans les trois derniers mois.

Les fauteurs de guerre, ce sont les milices islamistes des Chabab, en lutte contre le gouvernement officiel, les troupes du gouvernement fédéral lui-même, le TFG, celles de l'Union africaine (Amisom) qui sont censées maintenir la paix, et un certain nombre de groupes armés qui multiplient les exactions contre les civils et pillent le peu d'aide alimentaire en toute impunité.

Mais les responsables, sans parler des marchés financiers qui ont contribué à affamer les populations en spéculant sur les céréales, on les trouve parmi les gouvernements des pays impérialistes. Dans cette zone stratégique, quand ils ne sont pas intervenus directement comme les États-Unis en décembre 1992, aggravant encore les choses, ils ont toujours misé sur une bande armée ou une autre, en espérant qu'elle rétablirait « l'ordre », c'est-à-dire leur ordre. Quand la situation devient tragique -- et peut-être encore plus déstabilisante --après des mois d'avertissements par les organismes internationaux et les ONG, les États en question se réunissent pour envoyer... 100 millions de dollars de nourriture. Il n'en manque « que » 900 pour espérer sauver des centaines de milliers de vies !

Le gouvernement français, pour sa part, a multiplié son aide par trois et l'a claironné : 30 millions d'euros... autant que ce que le fisc a remboursé à Liliane Bettencourt, mais qui arriveront sans doute moins vite à leur destinataire. Une honte !

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