Crise du logement : Il faut bloquer les loyers et réquisitionner les logements vacants !17/08/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/08/une2246.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Crise du logement : Il faut bloquer les loyers et réquisitionner les logements vacants !

Répondant aux inquiétudes exprimées par les associations de secours aux sans-logis qui n'arrivent plus à faire face, Apparu, secrétaire d'État au Logement, a eu le culot d'affirmer, jeudi 4 août, que le gouvernement veut des « habitations pérennes plutôt que d'enchaîner des nuits d'hôtel ».

Le lendemain, 200 personnes dont une trentaine d'enfants étaient expulsées sans ménagement par la police des abris de fortune dans lesquels elles campaient, rue de la Banque, dans un quartier central de Paris. Les bâches de plastique ont été arrachées, des matelas et des sacs de couchage saisis. Certaines personnes ont trouvé refuge dans l'immeuble situé juste en face, que d'autres familles occupent depuis 2007 avec l'aide du DAL (Droit au logement), mais d'autres n'ont pu que crier leur indignation.

Voilà la seule réponse du gouvernement aux problèmes de logement des plus démunis. En 2006, lors de sa campagne présidentielle, Sarkozy déclarait : « Je veux d'ici deux ans que plus personne ne soit obligé de dormir sur le trottoir. Parce que le droit à l'hébergement, c'est une obligation humaine. » Cinq ans après, la situation n'a fait qu'empirer.

Non seulement la construction de logements sociaux est en panne, mais la flambée des loyers, l'augmentation du chômage, du travail précaire, du nombre de chômeurs en fin de droits, font que de plus en plus de personnes se retrouvent à la rue. Et, à part les discours et des lois votées mais non respectées, le gouvernement s'en désintéresse, sauf pour expulser et chasser la misère loin du centre des grandes villes.

Le budget du Samu social est en baisse, passant de 110 millions d'euros à 90 millions cette année, alors que les besoins ne cessent de croître. 55 % des demandes d'hébergement d'urgence de ceux qui vivent dans la rue n'ont pas trouvé de solution, même précaire. Quant aux nuits en hôtel d'urgence, la demande a explosé : 7 500 en 2007, 9 200 en 2009, 12 400 aujourd'hui, alors qu'Apparu vient de décider de supprimer 4 500 places d'hôtel sous prétexte de leur substituer des logements pérennes... plus tard ! Difficile d'être plus cynique.

Selon les données officielles elles-mêmes, il y aurait actuellement dans le pays près de deux millions de logements vacants. De leur côté, les loyers ont augmenté de quelque 50 % en dix ans... à rapprocher des salaires qui, eux, ont stagné. Cela suffit à souligner les mesures d'urgence à prendre : le blocage immédiat de tous les loyers et la réquisition des logements vacants afin d'y loger, « de façon pérenne », comme dirait le ministre, et en attendant que la construction d'habitations satisfasse la demande, tous ceux qui cherchent désespérément un toit.

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