Prix des carburants : Total dicte ses volontés20/07/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/07/une-2242.gif.445x577_q85_box-0%2C6%2C164%2C218_crop_detail.png

Leur société

Prix des carburants : Total dicte ses volontés

Le ministre de l'Énergie, Éric Besson devait rencontrer mardi 19 juillet le patron de Total, Christophe de Margerie. L'annonce une semaine auparavant de l'augmentation des prix du carburant à la pompe ayant choqué très largement la population, le gouvernement tente de montrer qu'il se préoccupe du problème.

Christophe de Margerie avait en effet déclaré ne pas pouvoir faire autrement que d'augmenter le prix à la pompe, ne décidant pas du prix du pétrole. Il avait ajouté, avec une bonne dose de cynisme : « je me suis engagé vis-à-vis de Bercy à répercuter le prix du pétrole à la pompe » à la baisse comme à la hausse, et avait poursuivi « sans provocation, le problème, c'est qu'on va continuer à le faire et donc ça ne va pas faire plaisir. », « il va falloir s'y habituer ». Total a fait trois milliards de bénéfices au premier trimestre 2011 et dix milliards l'an dernier, mais il ne pourrait rien faire d'autre que d'augmenter le prix à la pompe !

Cette augmentation alimente le mécontentement dans les classes populaires qui voient leur pouvoir d'achat se réduire au rythme de la hausse des dépenses de transport, et ce alors que les actionnaires de Total engrangent les profits. De plus, au même moment, la presse rappelait que Total ne paie pas d'impôt sur les bénéfices en France sous prétexte que le groupe n'y enregistrerait que des pertes.

Pour tenter de calmer les critiques, Total a déclaré renoncer au Bénéfice Mondial Consolidé, tour de passe-passe qui permet d'imputer en France des pertes subies à l'étranger. Mais on peut parier qu'il n'y perdra rien car les grands groupes capitalistes disposent de mille et un moyens pour ne pas payer d'impôts ou très peu, en comparaison des bénéfices réalisés.

Au lendemain des déclarations du PDG de Total, Xavier Bertrand a fait mine de s'inquiéter en parlant, sans rire, de la nécessaire transparence des affaires, comme si le gouvernement n'avait pas les moyens, s'il le voulait, de savoir ce qui se passe dans les coulisses de cette grande société. Éric Besson a, au contraire, mis les pieds dans le plat, défendant ouvertement les décisions du groupe pétrolier et qualifiant de grotesque la polémique sur les profits de Total ; « je suis heureux qu'un grand groupe français contribue à la sécurité d'approvisionnement énergétique de notre pays » a-t-il déclaré.

Visiblement, ce n'est donc pas Besson qui va mettre le PDG de Total à la redresse et l'obliger à réduire ses profits plutôt que d'augmenter les prix à la pompe.

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