Petite histoire du 14 juillet20/07/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/07/une-2242.gif.445x577_q85_box-0%2C6%2C164%2C218_crop_detail.png

Leur société

Petite histoire du 14 juillet

La célébration du 14 juillet comme fête nationale date de 1880. Dix ans auparavant, en 1870, l'armée française était écrasée par la Prusse, entraînant la chute de l'empereur Napoléon III. Les républicains qui s'imposèrent alors, après avoir massacré la Commune de Paris, embryon du premier État ouvrier, voulaient asseoir l'illusion selon laquelle tous les Français, exploités et exploiteurs, devaient être unis en particulier derrière l'armée. Une « fête nationale » devait en être le symbole. Mais quelle date choisir ? Le 14 juillet 1789, date de la prise de la Bastille, s'imposait comme symbole de la chute de l'ancien régime qui allait amener la république. Mais bien des députés et sénateurs de 1880 s'opposèrent à ce choix car disaient-ils, il y avait « eu du sang versé et quelques actes déplorables ». Les masses pauvres s'armant et s'emparant d'une prison royale, cela avait pour eux quelque chose d'insoutenable. Ils préférèrent donc s'inspirer du 14 juillet... 1790.

À cette date en effet un grand rassemblement appelé « fête de la Fédération » fut organisé par le pouvoir bourgeois issu de la révolution. Devant des dizaines de milliers de personnes, et en présence d'un roi qui n'avait pas encore perdu sa tête, les nouveaux députés bourgeois du pays célébrèrent l'entente nationale, la réconciliation et l'unité de tous les Français. À la fête de la fédération de Lyon, ils jurèrent de « protéger la propriété particulière », et de « maintenir l'ordre ». Voilà le 14 juillet que la majorité des députés de 1880 voulaient glorifier. Mais il s'agissait aussi en cette fin de XIXe siècle de célébrer la puissance militaire reconstituée et prête pour la conquête coloniale.

Le 14 juillet que célèbre le gouvernement français depuis 1880 n'est donc en aucun cas une fête pour les travailleurs.

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