Hôpital de La Timone - Marseille : Une démission spectaculaire... et l'indigence des moyens du secteur public.20/07/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/07/une-2242.gif.445x577_q85_box-0%2C6%2C164%2C218_crop_detail.png

Dans les entreprises

Hôpital de La Timone - Marseille : Une démission spectaculaire... et l'indigence des moyens du secteur public.

Le professeur François Nicoli de l'hôpital de La Timone de Marseille a présenté dernièrement sa démission. Neurologue réputé spécialiste de la prise en charge et du traitement en extrême urgence des AVC (accidents vasculaires cérébraux), ce spécialiste dénonce les restrictions qui touchent l'hôpital public. Il dit ne plus pouvoir continuer ainsi avec un manque criant de moyens et de personnel. Et si les raisons de son départ ont donné lieu à controverses, les carences qu'il dénonce sont bien réelles.

La démission spectaculaire de Nicoli a en effet mis en lumière l'insuffisance des moyens alloués au service public, alors que les crédits arrosent largement le secteur privé.

La ministre Roselyne Bachelot a offert 54 millions d'euros pour la construction d'un nouvel hôpital privé de 500 lits. L'Assistance Publique des Hôpitaux de Marseille (12 000 agents) ne recevra, elle, pour la modernisation de l'ensemble de ses établissements, que 9 millions d'euros soit cinq fois moins.

Afin de supprimer 80 postes en 2012, la direction de l'Assistance publique généralise la journée de 12 heures, qui permet de tourner avec deux équipes par jour au lieu de trois. La fatigue est telle que le personnel doit souvent en fin de poste essayer de se contrôler mutuellement, par peur d'une erreur. En plus, de nombreux départs ne sont pas remplacés, ce qui entraîne des tâches supplémentaires auxquelles les agents ont de plus en plus de mal à faire face.

Le nettoyage et le gardiennage sont confiés à des entreprises sous-traitantes dont le personnel, corvéable sans limite, est payé au lance-pierres.

Les urgences de l'AP-HM ont été regroupées, ce qui a créé une belle pagaille et une très longue attente. En effet si des places supplémentaires ont été ouvertes, le personnel, lui, n'a pas été augmenté en proportion, bien loin de là. Les chariots se heurtent et s'accumulent. Les malades, au bout de cinq à six heures, n'en peuvent plus d'attendre. Face à cela les soignants courent de l'un à l'autre et essayent d'éviter le pire.

Un autre exemple d'économie est celui du service de réanimation de l'hôpital de La Conception. Il a été décidé dernièrement qu'il était inutile que les familles et les membres du personnel mettent des surchaussures et des surblouses stériles. La seule vraie raison est le coût et les économies à réaliser à tout prix !

Des infirmières et des médecins quittent désormais l'hôpital pour travailler dans le privé. Le problème c'est que seul l'hôpital public prend en charge tous les patients et peut mettre en ouvre les moyens techniques les plus performants... à condition que l'État lui en donne les moyens.

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