Poste du Louvre - Paris : Les postiers refusent le chantage de la direction13/07/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/07/une2241.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Poste du Louvre - Paris : Les postiers refusent le chantage de la direction

Depuis l'annonce fin mai de la réorganisation chez les facteurs des 1er et 2e arrondissements, le mécontentement n'a pas cessé de s'exprimer.

Le plan de la direction supprimerait une vingtaine d'emplois sur les 140 existants. Une partie des jours de repos seraient repris. Ces jours de repos, qui tombent les lundis, mardis ou samedis, sont accordés pour arriver à un horaire de 35 heures en moyenne sur des cycles de plusieurs semaines. Les facteurs qui restent travaillent alors à trois au lieu de quatre par quartier. Ce vol d'une partie du temps libre suscite particulièrement l'indignation.

Dès le début, la direction a soumis les facteurs à un chantage. Elle a proposé au vote quatre scénarios reprenant de deux à treize jours de repos, et parfois plus pour certains facteurs. Elle a d'emblée annoncé que si un accord n'était pas signé avec les syndicats, elle appliquerait le pire ! Mais dès le début également les syndicats CGT et SUD, qui représentent 60 % du personnel, ont refusé de céder. Ils ont appelé au boycott du vote. Le résultat fut une première gifle pour la direction. Moins de la moitié des inscrits sont allés voter : 64 facteurs sur 139, soit 46 %. Et un second désaveu lui fut infligé le 16 juin, lorsque 90 postiers firent grève pour la journée, majoritairement sur les 1er et 2e arrondissements, mais aussi la brigade de tri et les chauffeurs, qui doivent être réorganisés en septembre.

Les pressions de la direction n'ont pas cessé. Interdiction de prises de parole syndicales et de réunions, présence permanente d'un huissier, propagande intensive en direction des facteurs pour faire porter aux syndicats qui s'opposeraient à l'accord la responsabilité du maximum de jours de repos repris. Rien n'y a fait. Les syndicats CGT et SUD ont dès le début annoncé fermement qu'ils feraient valoir leur droit d'opposition, et cela est en train de se faire. Ils ont informé les postiers des innombrables décisions de justice condamnant La Poste pour avoir voulu imposer sans accord une modification des horaires de travail. Les facteurs ont continué à se réunir, le plus souvent aux pauses, quitte à sortir pour cela à la porte du bâtiment, pour ne pas donner de prétexte à la direction et à son huissier. Une nouvelle journée de grève a eu lieu le 30 juin.

Au-delà du 1er et du 2e des postiers d'autres services ont rejoint la protestation : chauffeurs, facteurs des 3e et 4e. Tout le monde parmi les 700 travailleurs du bâtiment a toutes les raisons de se sentir menacé. La Poste a en effet annoncé qu'elle engageait une opération immobilière sur l'immeuble de la rue du Louvre. Celle-ci pourrait lui rapporter dans les 500 millions d'euros. Autant dire que les services qui ne sont pas frappés aujourd'hui même le seront demain et que personne n'a d'avenir garanti dans les années qui viennent.

En refusant de céder au chantage, les postiers entendent bien montrer qu'ils ne se laisseront pas faire et utiliseront tous les moyens pour s'opposer aux projets de la direction.

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