Saint-Alban (banlieue toulousaine) : Patron voyou et pollueur !22/06/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/06/une-2238.gif.445x577_q85_box-0%2C19%2C233%2C321_crop_detail.png

Dans les entreprises

Saint-Alban (banlieue toulousaine) : Patron voyou et pollueur !

À Saint-Alban, depuis la révélation par les ouvriers de l'entreprise de démolition Gerlero et fils des pratiques illégales de stockage et d'enfouissement de déchets amiantés par un patron se croyant tout permis, la mobilisation s'est organisée, associant ouvriers et habitants.

Le 7 juin une réunion publique à la salle des Fêtes a regroupé plus de 300 personnes. Les travailleurs qui exercent leur droit de retrait (5 sur 14) depuis le 26 mai ont donné le ton à la réunion en dénonçant notamment la multitude de magouilles et malversations à l'actif du patron, ainsi que ses menaces constantes de mises à la porte s'ils n'acceptaient pas les ordres. Un collectif a été créé, à l'initiative de riverains de l'entreprise et des salariés. Le 14 juin, c'est encore plus d'une centaine de personnes qui ont manifesté avec les ouvriers devant l'entreprise pour réclamer sa mise en sécurité immédiate.

Du côté des autorités, maire ou préfet, on consulte, on s'étonne, voire on fronce les sourcils, mais on se veut rassurant, et il n'y a toujours rien de concret pour obliger le patron à quoi que ce soit, alors que les faits sont avérés.

Quant au patron, il reste égal à lui-même : méprisant envers les ouvriers dont il a mis la vie en danger consciemment, et se payant le culot de nier l'évidence de la pollution dont il est le premier responsable.

La société Gerlero et fils a été mise fort à propos en redressement judiciaire à la fin du mois de mai. Mais chez Gerlero, on travaille en famille et ce n'est pas moins de cinq entreprises différentes qui alimentent sa fortune. Bref, si un canard boîte un peu et doit être sacrifié, on ne risque pas le chômage, contrairement aux ouvriers, et les affaires peuvent continuer.

Samedi 19 juin, le rassemblement appelé par le collectif devant la mairie de Saint-Alban a été un nouveau succès, réunissant cette fois encore au coude à coude les ouvriers et les habitants qui ont témoigné auprès des nombreux journalistes présents.

Le maire, qui n'accepte pas d'être qualifié de droite, n'a rien à dire à l'encontre d'un patron pollueur situé dans sa commune. Sur FR3 il a malgré tout regretté... que les ouvriers aient tant tardé à se manifester ! Tout en affirmant la nécessité de faire preuve de « discrétion » dans cette affaire ! Autant dire qu'il a choisi son camp.

Un rassemblement est prévu cette fois devant la préfecture, à Toulouse, le lundi 27 juin à 18h.

Les travailleurs, qui subissent les nuisances de ces déchets amiantés depuis des années, sont de plus menacés dans leur emploi. Il reste à exiger une indemnisation pour le lourd préjudice subi, des garanties pour le paiement de leurs salaires depuis le 26 mai, ainsi que pour leur réemploi. Il reste aussi à exiger que le patron paye pour la dépollution. Il a encaissé l'argent du retraitement. Ce n'est ni aux contribuables, ni aux salariés de payer.

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