PSA - Aulnay-sous-Bois (93) : Après la révélation du plan de fermeture, les travailleurs veulent connaître la vérité22/06/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/06/une-2238.gif.445x577_q85_box-0%2C19%2C233%2C321_crop_detail.png

Dans les entreprises

PSA - Aulnay-sous-Bois (93) : Après la révélation du plan de fermeture, les travailleurs veulent connaître la vérité

Quinze jours après la révélation par la CGT des plans de fermeture d'usines en France et en Espagne, les travailleurs de l'usine PSA d'Aulnay réalisent de plus en plus l'ampleur des mensonges de la direction.

Pendant les premiers jours qui ont suivi ces révélations, les travailleurs sont venus chercher des informations auprès des militants, réalisant que dans dix-huit mois, si les projets de la direction arrivaient à leur terme, ce sera au mieux la mutation on ne sait où, et au pire Pôle emploi.

Les travailleurs attendent un geste de la direction un peu plus concret que les vagues démentis distillés dans la presse. Mais la direction s'est tellement emmêlée dans ses déclarations que chacun a dû se rendre à l'évidence : le projet de fermeture est bien réel.

Ainsi, dans un premier temps, le directeur de l'usine d'Aulnay a promis au maire de la ville que l'usine tournerait jusqu'en 2016 (ce qui correspond à la fin de vie de la C3 produite à Aulnay). Quelques jours plus tard, au Comité d'entreprise, le même directeur affirmait qu'il ne se souvenait pas avoir tenu de tels propos et que c'était probablement le maire qui s'était fait un film. On comprend que celui-ci ait peu apprécié de se faire ainsi traiter d'imbécile... Il a confirmé avoir bien entendu la date de 2016, et le fait que la promesse a été faite devant témoins.

Pendant toute la semaine du 14 juin, des dizaines de réunions se sont tenues dans les ateliers, organisées par les délégués CGT, pour expliquer aux travailleurs les plans de la direction. Des centaines d'ouvriers au total sont venus à ces réunions, avides de comprendre ce qui se passe, les échéances, les arguments du patron. La maîtrise, qui commence à comprendre elle aussi qu'elle passera à la trappe en même temps que les ouvriers, laisse faire le plus souvent... quand elle ne donne pas elle-même la parole aux délégués.

De son côté la direction, vu l'écho qu'a rencontré la révélation de la CGT dans les médias, s'est sentie obligée de convoquer un Comité central d'entreprise le jeudi 23 juin. Les syndicats exigent que la direction s'y engage à garantir tous les emplois et tous les salaires au moins jusqu'en 2016. Puisque le patron lui-même a donné cette date, oralement, qu'il s'engage par écrit ! Peut-être qu'une vague déclaration orale a suffi à rassurer un Fillon ou un Besson, mais pas les travailleurs : contrairement à ces ministres, ce sont leurs emplois qui sont en jeu dans l'affaire.

Depuis lundi 20 juin, cette exigence d'une assurance écrite fait l'objet d'une motion, soutenue par l'ensemble des syndicats, et qui circule dans les ateliers et les bureaux. Dès la première journée, elle a été signée par plus d'un millier d'ouvriers.

Le fait que cette motion rencontre un certain succès est une première étape. Mais, quels qu'en soient les résultats, et quelle que soit la réaction de la direction, cela ne peut être que le début d'une mobilisation qui devra être de très grande ampleur pour faire reculer la direction.

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