Hôpitaux de Clermont et de Creil (Oise) : - Des dizaines de millions d'euros aux bétonneurs... pour fermer services et hôpitaux22/06/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/06/une-2238.gif.445x577_q85_box-0%2C19%2C233%2C321_crop_detail.png

Leur société

Hôpitaux de Clermont et de Creil (Oise) : - Des dizaines de millions d'euros aux bétonneurs... pour fermer services et hôpitaux

Le directeur de l'Agence régionale de santé de Picardie vient d'annoncer sa décision, concoctée en fait depuis des mois, voire des années : la fermeture de la chirurgie, et donc de la maternité et des urgences vitales, de l'hôpital général de Clermont de l'Oise. Mais le projet de « reconstruction » de l'hôpital actuel, lui, est confirmé. Ainsi, entre 38 et 60 millions d'euros vont être offerts aux requins du BTP pour reconstruire sur un autre site, au prix fort et avec l'argent des assurés sociaux, un hôpital qui n'en sera plus un. Alors que l'hôpital actuel est tout à fait capable aujourd'hui d'assurer ses missions de soins dans ses locaux.

En fait, il s'agit bel et bien de l'annonce de la fermeture totale de cet hôpital de près de 700 personnes, dernier hôpital survivant entre Creil et Amiens, à 80 kilomètres de là. Car un hôpital sans chirurgie, sans maternité et sans anesthésistes, et donc sans urgences vitales, ce n'est plus un hôpital mais un simple centre de santé.

Cela fait suite à une décision tout aussi invraisemblable concernant cette fois l'hôpital de Creil, à 15 kilomètres. Celui-ci est en pleins travaux d'agrandissement. Six étages ont été bétonnés et construits. Cet agrandissement servait de justification aux fermetures entamées depuis des mois de toute une partie des services de l'hôpital de Senlis, en particulier en chirurgie générale et pour les urgences chirurgicales. Eh bien le même directeur de l'ARS vient, il y a quelques semaines, de faire arrêter brutalement les travaux en remettant en cause tous les transferts et ouvertures de services prévus. Tout particulièrement les urgences, où les malades en ce moment doivent attendre huit heures pour être pris en charge, et la maternité, censée être une maternité de pointe, mais qui n'a ni les effectifs ni les locaux pour faire face à ses missions.

Les étages bétonnés vont donc rester à l'air libre. Les bétonneurs vont toucher leur dîme, les patients et le personnel n'auront rien, si ce n'est une friche à ciel ouvert adossée à l'hôpital. Ce qui va être offert aux bétonneurs, avec l'argent de la Sécurité sociale, aurait permis de payer plus de deux cents personnes, médecins compris, pendant trente ans.

De plus, les services du ministère de la Santé viennent d'annoncer leur intention de fermer 40 % des plus de mille lits de l'hôpital psychiatrique de Clermont-Fitz-James, qui rayonne sur l'Oise et les Hauts-de-Seine. Cela entraînera la suppression de centaines de postes dans cet hôpital où travaillent 2 800 personnes.

Sarkozy n'a pas inauguré cette politique. Il met en oeuvre le plan de fermeture des maternités institué par décret de Martine Aubry en 1998 et, pour les hôpitaux psychiatriques, le plan Kouchner, qui succéda à Aubry à la Santé sous Jospin.

Cette politique criminelle se révèle crûment pour ce qu'elle est : le pillage des fonds publics, avec des conséquences dramatiques pour enrichir le grand patronat. Les travailleurs de la santé, comme tous les autres travailleurs qui se trouvent confrontés chacun dans leur domaine à la déclinaison des mêmes objectifs, ne pourront y mettre le holà qu'en ne comptant que sur leurs luttes, les plus larges possibles, et surtout pas sur les discours trompeurs des politiciens de tout bord.

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