Groupe Spie : Les travailleurs veulent leur dû22/06/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/06/une-2238.gif.445x577_q85_box-0%2C19%2C233%2C321_crop_detail.png

Dans les entreprises

Groupe Spie : Les travailleurs veulent leur dû

Mercredi 15 juin, les travailleurs du groupe Spie étaient appelés à la grève dans tout le pays, à l'appel des syndicats CGT et FO, pour revendiquer une augmentation des salaires de 250 euros par mois, un salaire minimum de 1 850 euros brut, un vrai treizième mois, le paiement des heures supplémentaires et le travail de nuit payé double.

La grève a été suivie par environ 15 % du personnel, surtout ouvrier. Des piquets se sont tenus devant plusieurs sièges du pays. Ils ont rassemblé plus de 2 000 grévistes, dont plusieurs centaines au siège de Spie Île-de-France Nord-Ouest à Saint-Denis et plus de deux cents à Nantes Saint-Herblain. À Échirolles près de Grenoble, les ouvriers venus en car de toute la région se sont rassemblés devant le siège.

Spie est le numéro quatre européen de l'ingénierie électrique. Il emploie 28 600 personnes dans une trentaine de pays, la majorité en France. Il a dégagé en 2010 un bénéfice net de 91 millions d'euros.

Propriété d'un fonds d'investissement, PAI Partners, Spie a été revendu à d'autres requins de la finance, un groupement de financiers mené par Clayton, Dubilier et Rice associé à AXA Private Equity et à la Caisse de dépôt et placement du Québec, pour un montant de 2,1 milliards d'euros.

Une belle affaire pour les financiers de PAI Partners : ils avaient acheté la Spie moins d'un milliard, il y a cinq ans. En fait, le groupe n'avait réellement déboursé qu'une petite centaine de millions. Il a donc fait un bénéfice de près de deux milliards d'euros, vingt fois sa mise de départ !

Dans le même temps, ce que rapporte chaque employé à la Spie a explosé, passant de 3 981 euros par salarié en 2006 à 6 307 euros en 2009.

C'est la première fois qu'il y a une grève nationale sur le groupe Spie. Et ceux qui l'ont faite étaient contents d'avoir exprimé le sentiment général qu'il y en a assez que les gros actionnaires s'en mettent plein les poches pendant que les travailleurs triment.

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