Clermont-Ferrand : Intimidations contre les sans-papiers et leurs soutiens22/06/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/06/une-2238.gif.445x577_q85_box-0%2C19%2C233%2C321_crop_detail.png

Leur société

Clermont-Ferrand : Intimidations contre les sans-papiers et leurs soutiens

Jeudi 16 juin, plusieurs centaines de personnes ont manifesté devant le commissariat central, puis devant la préfecture de Clermont-Ferrand. Il s'agissait de soutenir deux militantes, menacées par le préfet de région. Celui-ci, tout récemment nommé à Clermont-Ferrand, n'avait rien trouvé de mieux que de les convoquer au commissariat. Les policiers les ont retenues près de deux heures pour leur signifier... un rappel à la loi. Ils avaient reçu la consigne ferme de ne pas admettre l'assistance d'un avocat auprès de ces militantes et l'ont empêché d'entrer.

Il s'agit en réalité d'un décret d'octobre 1935, de Laval, alors président du Conseil, faisant obligation aux organisateurs de manifestations publiques de déclarer leur projet au moins trois jours à l'avance. En réalité, ce décret est tombé en désuétude et n'est plus appliqué.

Même les prédécesseurs de l'actuel préfet ne l'utilisaient pas, alors que des responsables de manifestations diverses, décidées dans l'urgence, n'avaient pas informé les services préfectoraux.

Le préfet semble vouloir se venger de la ténacité des mouvements de soutien aux sans-papiers en faisant un exemple. Récemment, une famille chinoise et une autre du Kosovo ont obtenu gain de cause contre les mesures d'expulsion de la préfecture. La mère kosovare fut arrêtée, gardée une semaine au centre de rétention de Toulouse, puis relâchée sur demandes insistantes et répétées des organisations de solidarité envers tous ceux menacés d'expulsion.

C'est d'autant plus choquant qu'après le refus de la préfecture de la régulariser, il y a eu le dépôt d'un recours. Or, malgré sa promesse d'attendre le résultat, le préfet a voulu procéder de toute urgence à l'expulsion de cette famille.

Tout cela a choqué et révolté. Le préfet essaie de faire taire et d'intimider tous ceux qui affirment leur solidarité envers les immigrés et les sans-papiers. Mais ça ne marche pas. Tous refusent de se taire et poursuivent le combat contre la politique gouvernementale.

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