Air France - DGI (Roissy-Orly-Le Bourget) : Mouvements de grève pour les salaires22/06/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/06/une-2238.gif.445x577_q85_box-0%2C19%2C233%2C321_crop_detail.png

Dans les entreprises

Air France - DGI (Roissy-Orly-Le Bourget) : Mouvements de grève pour les salaires

À Orly comme à Roissy, c'est le week-end de Pentecôte que le mouvement de grève des mécaniciens de piste (plusieurs centaines sur chaque aéroport) a démarré, tout d'abord au secteur du Boeing 777, puis à l'Airbus 320. Les mécaniciens réclament une augmentation de salaire de 32 points, soit un peu plus de 200 euros.

Ce mouvement a été assez largement suivi par le personnel concerné. La grève a été initiée par le SNMSAC, un syndicat corporatiste de mécaniciens rattaché à l'UNSA, qui entend limiter la revendication des 32 points aux seuls personnels qui possèdent une « licence aéronautique ».

La semaine du 14 juin, le SNMSAC a organisé, avec l'appui de la CGT et de Sud, des assemblées générales parmi le personnel de la DGI (Direction générale industrielle) de Roissy et d'Orly, pour en faire un soutien aux grévistes des pistes. Le 16 juin par exemple, à la DGI de Roissy, 300 travailleurs se sont réunis le matin et 200 l'après-midi, ce qui ne s'était pas vu depuis longtemps.

Il faut dire que, toujours à Roissy, depuis le mois de mars à l'atelier Moteurs de la DGI les mécanos manifestent, eux aussi, leur mécontentement quant à leurs salaires et revendiquent 32 points pour tous. Débrayages, refus de se porter volontaires pour aller effectuer certaines tâches, notamment à l'étranger, déplacement à plusieurs dizaines de grévistes pour aller rencontrer leurs camarades des Moteurs à Orly début juin... Au fil des semaines, les travailleurs des Moteurs ont eu le temps de constater que leur revendication pouvait être partagée et que l'étendre serait le meilleur moyen d'obtenir satisfaction.

C'est dans ce contexte que le SNMSAC a eu la surprise de constater que la revendication des 32 points était reprise par de nombreux travailleurs des ateliers et des hangars, qui faisaient savoir qu'elle concernait tous les travailleurs (plusieurs milliers) de la DGI.

Ainsi, lors d'une assemblée à Roissy, un délégué corporatiste, qui disait que « ce conflit concerne les mécanos de piste et pas le reste du personnel », a été pris à partie par un mécano gréviste qui lui a rétorqué devant ses camarades : « On a tous besoin de fric et on fait le travail tous ensemble. » Et cette réaction n'a pas été isolée.

Du coup, le SNMSAC, influent parmi les mécaniciens avion, surtout en piste, a sorti un tract dans lequel il affirmait qu'il s'agissait d'un « conflit catégoriel », ajoutant : « Nous ne transformerons pas cette grève en action généraliste pour les salaires »... Cela a dû faire chaud au coeur à la direction, alors que monte un peu partout le mécontentement quant à nos salaires.

Mais, malgré cette attitude qui ne peut qu'affaiblir les travailleurs face au patron, le mécontentement est toujours là. Mardi 21 juin et mercredi 22, de nouvelles assemblées générales ont eu lieu à Orly, Roissy et Le Bourget, avec une participation accrue des travailleurs et aussi, il faut le noter, un changement dans l'état d'esprit des participants : si, il y a quelques jours, la plupart venaient aux assemblées générales pour s'informer, maintenant, beaucoup disent que c'est dans l'idée d'étendre le mouvement. Et c'est tant mieux.

Partager