Grèce : Nouvelles mesures d'austérité, la colère monte contre les banquiers08/06/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/06/une-2236.gif.445x577_q85_box-0%2C14%2C163%2C226_crop_detail.png

Dans le monde

Grèce : Nouvelles mesures d'austérité, la colère monte contre les banquiers

Des dizaines de milliers « d'indignés » continuent à manifester dans les grandes villes grecques pour protester contre les mesures d'austérité. Dimanche 5 juin, à Athènes, une marée humaine a envahi la place devant le Parlement et les rues adjacentes, des travailleurs, des retraités, des étudiants conspuant les députés, le gouvernement et ceux qu'ils servent, aux cris de « voleurs, contrebandiers, banquiers ».

Les dernières propositions des experts de la troïka, c'est-à-dire de la Commission et de la Banque européennes et du FMI, sont une véritable déclaration de guerre contre la population. C'est une de plus ; mais justement, l'accumulation des pressions et des exigences des banquiers internationaux atteint un niveau où elle est à la fois insupportable pour la population et totalement inefficace du point de vue économique.

L'Union européenne et le FMI promettent la dernière tranche du premier plan d'aide et un deuxième plan de 60 à 70 milliards d'euros, quoique, là encore, des tiraillements apparaissent entre les différents pays européens. Mais qu'il s'agisse de différends réels entre les puissances dominantes en Europe ou d'une volonté d'accroître la pression et le chantage, le résultat est le même. Les banquiers et les États à leur service exigent que le gouvernement grec réalise un programme de 50 milliards d'euros de privatisations d'ici 2015. Tout doit être à vendre, et au meilleur prix. La moitié du port du Pirée (l'autre est déjà cédée au trust chinois Cosco), le port de Thessalonique, d'autres ports régionaux, des aéroports, les Télécoms, la société d'électricité, le groupe de paris sportifs.

Cela signifie non seulement le bradage des biens publics, un appauvrissement général du pays, mais aussi des attaques précises contre les travailleurs et les usagers de ces entreprises. Pour les acheteurs, ces sociétés sont mal gérées, non compétitives et il faut réduire les coûts. Il faut licencier chez OTE (la Téléphonie) sinon Deutsch Telekom, qui en possède déjà 30 %, ne voudra pas acquérir le reste, ou alors à un prix très bas. Il faut déréguler le prix du courant électrique, qui est un des plus bas d'Europe, pour trouver un acheteur aux 17 % de la société de production d'électricité PPC.

Le chômage atteint plus de 15 % de la population, et plus du double chez les jeunes. Les salaires ont baissé de 20 % en moyenne, les hausses de la TVA ont rendu certains produits quasi inaccessibles. Dans des villes comme Thessalonique ou Athènes, on ne compte plus les faillites de petits commerces ou de petites entreprises. Plus la population s'appauvrit, plus l'économie ralentit, moins l'argent des taxes rentre dans les caisses de l'État et plus il doit s'endetter pour payer ne serait-ce que les intérêts de la dette.

C'est un cercle vicieux dont les responsables sont les banquiers de tous les pays, français en particulier. Qu'ils exigent d'être remboursés ou qu'ils spéculent sur une faillite qui est déjà là, ce sont eux qui écrasent la population grecque. C'est contre eux que les travailleurs grecs manifestent et c'est bien eux qu'il faudra forcer à payer.

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