Dans la nuit du samedi 21 au dimanche 22 mai, un peu au sud de Valence, un contrôleur a été agressé dans le train Nice-Strasbourg. Pour les contrôleurs de la région de Lyon, c'était la seizième agression en un mois et demi : l'agression de trop. Ils ont décidé d'exercer leur droit de retrait et ont arrêté le travail dimanche vers 13 heures. D'après les syndicats, qui ont tous soutenu le mouvement, la totalité des 300 contrôleurs au travail à cette heure-là dans l'établissement de Lyon, qui comprend aussi Saint-Étienne et Valence, ont cessé le travail.

Les contrôleurs disent en avoir assez d'aller travailler la peur au ventre : les menaces, les agressions verbales et physiques ne se comptent plus. Ils demandent des embauches pour pouvoir être plus en sécurité, et pour pouvoir aussi assurer la sécurité des passagers. Et ils s'opposent aux projets de la direction, qui commence à faire circuler des trains sans contrôleur, et qui veut étendre cette pratique.

La circulation des trains a été complètement perturbée au départ de Lyon dimanche 22, mais aussi lundi 23 mai, où la grève s'est poursuivie. La direction a fait appel à des cadres pour faire rouler les TGV. Mais la plupart des TER ont été très en retard, ou annulés ou remplacés par des cars.

Devant la détermination de l'ensemble des contrôleurs et l'énorme pagaille provoquée par cet arrêt de travail non programmé, la direction a ouvert des négociations dès le lundi après-midi. Mais elle n'a rien cédé dans l'immédiat, mettant en préalable la reprise du travail, contestant la validité du droit de retrait à partir de lundi et évoquant quatre embauches... pour 700 contrôleurs dans la région !

L'assemblée générale des contrôleurs a finalement décidé de reprendre le travail le mardi, mais rien n'est réglé et ils parlent de suivre massivement le mouvement de grève pour l'emploi prévu vendredi 27 mai.