Santé : Les malades payent de plus en plus25/05/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/05/une-2234.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C165%2C227_crop_detail.png

Leur société

Santé : Les malades payent de plus en plus

Une étude de l'Assurance maladie publiée le 17 mai met en évidence une nette augmentation du nombre de médecins spécialistes pratiquant des honoraires libres et une augmentation de ces honoraires.

Dans certaines régions comme l'Ile-de-France, 90 % des spécialistes appliquent ces tarifs. L'accès aux soins devient très difficile pour une grande partie de la population.

Depuis des années, les gouvernements ont mis en avant le déficit de la Sécurité sociale pour justifier une politique aboutissant à la dégradation de la qualité des soins pour les milieux populaires. Par contre ils ont tous eu le souci de maintenir et même d'augmenter les revenus des médecins. Ils ont aussi limité le nombre de médecins en formation, avec pour résultat de créer de véritables déserts médicaux dans les régions les plus pauvres mais en assurant à chaque médecin une clientèle nombreuse.

Depuis 1980, une partie des médecins ont pu augmenter leurs honoraires au-delà du tarif fixé par la Sécurité sociale. Dans ce « secteur 2 », la part des soins qui n'est pas remboursée est plus importante et le malade paye donc lui-même l'augmentation du revenu des médecins. La pénurie organisée a permis à un nombre croissant de médecins de s'inscrire à ce secteur 2. Les malades ne pouvant pas trouver d'autre praticien sont bien obligés de s'adresser à eux.

Devant le succès du système, l'accès au secteur 2 a été rendu presque impossible en 1990 pour les généralistes et plus difficile pour les spécialistes. Aujourd'hui, au niveau national, 41 % des médecins spécialistes sont en secteur 2, mais cela recouvre des différences importantes selon les régions ou selon les spécialités. Par exemple 85 % des chirurgiens pratiquent ces dépassements d'honoraires aux dépens des malades.

Les médecins défendent cette situation en invoquant la faiblesse des tarifs conventionnels et l'augmentation de leurs charges, mais cela est bien hypocrite. La réalité, c'est que leurs revenus ont considérablement augmenté grâce à l'argent des malades qui peuvent payer ces tarifs libres. Les autres attendent des mois des consultations de spécialistes, ou même renoncent à se soigner.

Année après année, l'accès aux soins et leur qualité se dégradent pour les milieux populaires. Il est regrettable de constater qu'une grande partie des médecins ne s'opposent pas à cette évolution mais en tirent parti financièrement.

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