Montauban : Grèves pour les salaires25/05/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/05/une-2234.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C165%2C227_crop_detail.png

Dans les entreprises

Montauban : Grèves pour les salaires

Vendredi 20 mai, à l'appel de l'union départementale CGT, un rassemblement de soutien aux travailleurs de la MAF a eu lieu devant le tribunal de Montauban. Outre la présence des travailleurs de cette entreprise, il y avait également une délégation de travailleurs de ProàPro Distribution, de Nutribio et de l'hôpital de la ville.

En effet, 23 des 60 travailleurs de la MAF, en grève depuis le 3 mai pour les salaires, étaient assignés par leur patron pour « trouble manifeste illicite à la libre circulation des marchandises ». Face à l'intransigeance de leur patron, qui ne voulait pas envisager l'indemnisation des jours de grève, les grévistes avaient décidé de bloquer le site depuis le 17 mai. Ils ont obtenu une augmentation de 40 cts d'euro de l'heure, et notamment la création d'un CHSCT (comité d'hygiène et de sécurité et des conditions de travail) que l'employeur refusait de mettre en place. Leur détermination, malgré la durée de la grève, s'est doublée de la colère face à ce patron qui mégotait sur leurs revendications alors qu'il a dépensé sans compter en frais d'huissiers et d'avocats. La grève, qui entamait sa quatrième semaine, n'a touché que les ouvriers, mais la solidarité financière des employés n'a pas faibli à la porte de l'usine. Les travailleurs ont voté la reprise lundi 23 mai après avoir finalement arraché le paiement de la moitié des jours de grève.

Pour ceux de ProàPro Distribution, la grève de deux semaines des soixante travailleurs de la logistique s'est conclue par un accord prévoyant le doublement de la prime de déménagement (120 euros), l'engagement de la direction à un respect rigoureux de la durée du travail des chauffeurs, une nouvelle négociation sur les salaires en juin et la possibilité pour les travailleurs de payer à prix coûtant les produits commercialisés. À noter que leur patron, qui n'a pas hésité à assigner devant le tribunal les grévistes pour les mêmes faits que la MAF, s'était fait débouter par la justice. Bien que ces concessions arrachées par la grève soient insuffisantes, les grévistes ont repris le travail « la tête haute », face à l'arrogance de leur patron.

Autre grève sur les salaires, sur les 94 travailleurs de Nutribio (ex-Euroserum, ex-Sodiaal, ex-Tempé Lait), dont l'activité principale est la fabrication de lait infantile, notamment pour la marque Blédina, 80 % étaient en grève le mardi 17 mai à l'appel de la CGT. Le lendemain, ils étaient 85 %, et depuis vendredi 20 mai plus rien ne sort de l'usine. La revendication est de 130 euros pour les salaires en-deçà de 1 850 euros. Les travailleurs se relaient à l'entrée de l'usine 24 heures sur 24, les tentes sont plantées, la convivialité est au rendez-vous. La direction refuse de négocier sur les salaires au prétexte qu'un accord a été signé par des syndicats à l'échelon national.

Le 20 mai, le DRH national a provoqué une assemblée générale qui n'a regroupé qu'une dizaine de non-grévistes. Deux responsables sont venues tour à tour voir les grévistes pour les inviter à la réunion, ce qu'ils ont refusé, répondant que si le patron voulait discuter, il n'avait qu'à venir les voir devant la porte. Mardi 24 mai, après sept jours de grève, les travailleurs restaient déterminés à obtenir satisfaction.

À propos de ces trois grèves, les patrons se sont étalés dans la presse pour se plaindre de la prétendue « irresponsabilité des grévistes ». Ils ont envoyé leurs huissiers, traîné des grévistes en justice, en les accusant de ne pas respecter la législation du travail, c'est-à-dire pour les patrons la libre circulation des marchandises. Alors même qu'à l'intérieur de leurs entreprises ils sont les premiers à fouler au pied les règles édictées par le Code du travail ! Ainsi, le patron de la MAF refuse la mise en place d'un CHSCT. Celui de ProàPro ne respecte pas les temps de travail des chauffeurs. Quant à Nutribio, les non-grévistes ont occupé pendant les deux premiers jours du conflit deux postes de travail, en travaillant 16 heures. L'arrogance et le mépris de ces patrons ont la réponse qu'ils méritent.

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