Hôpital de Moulins (Allier) : Les conditions de travail s'aggravent25/05/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/05/une-2234.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C165%2C227_crop_detail.png

Dans les entreprises

Hôpital de Moulins (Allier) : Les conditions de travail s'aggravent

À l'hôpital de Moulins-Yzeure la direction a décidé de modifier le planning des infirmières. D'après elle, il n'y aurait pas assez de volontaires pour faire les nuits, c'est donc tous les plannings, de nuit et de jour, qui vont être chamboulés.

La direction ne cache pas d'ailleurs sa volonté d'avoir plus de flexibilité. Et c'est bien là le fond du problème.

Comme dans beaucoup d'hôpitaux publics, le manque de personnel est criant à l'hôpital de Moulins. Et comme il y a de plus en plus de patients, les services sont engorgés. L'hôpital a même inventé les lits-couloirs. Au lieu de laisser les malades sur un brancard aux Urgences, ils sont montés dans les services. Mais comme il n'y a pas suffisamment de places, ils sont dans un lit... mais dans le couloir. Même si on installe des paravents, les soins, les toilettes, les visites ont lieu dans le couloir. Autant dire que ces patients n'ont pas de rabais sur le forfait hospitalier. Pour l'instant c'est un lit par service mais rien ne dit que la situation ne va pas aller en empirant.

La direction dit vouloir gérer la pénurie sans embaucher. À cet effet, elle a sorti un projet qui semble très bien sur le papier et ne ménage pas ses efforts pour nous le vendre. Elle n'hésite pas à affirmer qu'il est déjà testé dans d'autres établissements à la plus grande satisfaction du personnel, sans aller jusqu'à donner les adresses de ces établissements. Là où ces plannings sont en service, on sait que le personnel est loin d'être satisfait. Mais la direction n'en est pas à un mensonge près.

Il suffit d'une seule absence, d'une seule maladie, et le beau château de cartes de la direction s'effondre lamentablement.

Pour essayer de nous faire passer la pilule, elle va l'expérimenter dans le service des Urgences. On comprend qu'elle ait choisi ce service. C'est le plus gros avec 30 infirmières. La direction pense sans doute que là elle pourra plus facilement retomber sur ses pattes. Mais dans les petits services de quatre, six ou huit infirmières, c'est un planning sans filet. Avec une absence, on pourrait se retrouver, par exemple, à travailler trois semaines avec seulement des repos isolés.

Pour l'instant 60 % des infirmières sont contre ce nouveau planning et comptent bien le faire savoir à la direction.

Les conditions de travail se dégradent et ne permettent plus la relation avec les patients. Pour résoudre le problème, pas besoin de nous essorer dans un nouveau planning : la solution, serait des embauches en nombre suffisant. Le problème dépasse le seul hôpital de Moulins et concerne tout le secteur de la santé. Mais ce n'est pas pour cela que nous allons laisser la direction faire ce qu'elle a envie !

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