STMicroelectronics - Crolles (Isère) : Les exploités et le chouchouté18/05/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/05/une-2233.gif.445x577_q85_box-0%2C12%2C166%2C228_crop_detail.png

Dans les entreprises

STMicroelectronics - Crolles (Isère) : Les exploités et le chouchouté

Depuis avril, les salariés de STMicroelectronics de Crolles ont fait grève et manifesté à quelques reprises, entre midi et 14 heures, se rassemblant devant le rond-point de l'usine avec merguez et boissons pour réclamer de meilleurs salaires. Ils demandent une augmentation minimum de 100 euros pour tous.

Cette entreprise se veut un fleuron de la high-tech hexagonale, mais les salaires les plus bas sont à peine au-dessus du smic, et cela grâce aux primes d'équipe puisque la production est en feu continu. STMicro a engrangé 830 millions de dollars de bénéfices en 2010. Les dividendes versés aux actionnaires, déjà en augmentation de 113 % l'année dernière, sont en hausse de 43 % cette année.

À ces raisons pour un profond mécontentement s'est rajoutée une sorte d'insulte : la nomination de Didier Lombard, 69 ans, ex-PDG de France Télécom, membre du conseil de surveillance de STMicro depuis 2004, à la présidence de ce conseil. On se souvient que ce monsieur avait osé parler, en septembre 2009, des suicides à France Télécom comme « d'un effet de mode »...

Pour ajouter à la provocation, cette nomination a eu lieu le jour même où 700 travailleurs de France Télécom-Orange défilaient à Bordeaux en hommage à leur collègue qui s'était immolé par le feu devant son ancien lieu de travail. Le chouchou qu'est Didier Lombard cumule 84 000 stock-options de STMicroelectronics, 288 000 stock-options de France Télécom, une retraite de haut fonctionnaire de 520 000 euros par an et sa retraite-chapeau de 325 000 euros par an !

Largement de quoi légitimer la colère des travailleurs de STMicro en lutte pour leurs salaires !

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