Riches assistés : Ce sont les riches qui pillent le budget de l'État18/05/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/05/une-2233.gif.445x577_q85_box-0%2C12%2C166%2C228_crop_detail.png

Leur société

Riches assistés : Ce sont les riches qui pillent le budget de l'État

En s'en prenant démagogiquement aux bénéficiaires du RSA, et en parlant à ce propos de « cancer de l'assistanat » Laurent Wauquier, ministre de Sarkozy, ne manque pas de culot. Car ce que coûte le RSA à l'État - environ trois milliards d'euros par an - n'est rien, comparé à ce que coûte la multiplication des cadeaux faits aux plus riches. C'est là qu'est l'assistanat !

Ainsi, les seules réformes successives du barème de l'impôt sur le revenu décidées entre 2000 et 2007 par les gouvernements successifs, de gauche comme de droite, ont déjà coûté au budget de l'État, selon le Syndicat unifié des impôts, au total plus de 100 milliards d'euros.

Ces réformes, en faisant passer le taux maximum d'impôt qui frappe les plus hauts revenus de 54 % en 2000 à 40 % en 2007, ont profité - et continuent de profiter année après année - surtout aux plus gros contribuables. « Globalement, explique le journal Alternatives économiques, les 10 % des Français dont les revenus sont les plus élevés se sont partagé 40 % des baisses d'impôts ».

Si l'on y ajoute les possibilités de réductions d'impôt dues aux « niches fiscales » liées à des investissements, le traitement fiscal de faveur des revenus et des plus-values de valeurs mobilières - actions et obligations - qui échappent au barème de l'impôt progressif - sans oublier, cerise sur le gâteau, les presque trois milliards d'euros de remboursement d'impôt du bouclier fiscal sur cinq ans - la facture de l'aide directe aux plus riches se monte facilement chaque année à plusieurs dizaines de milliards d'euros. Et l'on ne parle là que de l'aide directe aux personnes, et non de toutes les subventions et aides qui, sous des prétextes divers, vont aux grandes entreprises et indirectement à leurs actionnaires, même richissimes.

Cette facture pourrait d'ailleurs s'alourdir prochainement. En effet la suppression du bouclier fiscal, qui ne prendra effet qu'à partir de 2013, et la réduction des taux d'imposition de l'ISF qui, elle, s'appliquera dès 2011 va se traduire en fait par un « énorme cadeau fiscal aux riches ». Selon le Canard Enchaîné, Liliane Bettencourt verra ainsi le montant de ses impôts - impôt sur le revenu et ISF - divisé par quatre, ne représentant finalement que 4 % de ses revenus, soit le taux d'imposition qui s'applique à un contribuable touchant 1 300 euros net par mois.

À ce niveau, ce n'est plus de l'assistanat, c'est du parasitisme.

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