Rhodia Chimie - Saint-Fons (Rhône) : La grève du marteau !18/05/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/05/une-2233.gif.445x577_q85_box-0%2C12%2C166%2C228_crop_detail.png

Dans les entreprises

Rhodia Chimie - Saint-Fons (Rhône) : La grève du marteau !

Depuis plusieurs années, Rhodia avait décidé de se séparer de ses activités pharmacie et, au mois d'avril dernier, le groupe a annoncé la vente probable de la branche salicylés à Novacap, qui appartient au fonds de pension AXA Private Equity.

Vingt-quatre travailleurs du site de Saint-Fons, qui travaillent en 5x8 dans l'atelier qui fabrique l'aspirine, seront ainsi transférés dans la nouvelle société, avec quarante autres travailleurs du site de Roussillon en Isère et quatorze du siège à Lyon. Ils n'ont pas le choix, ils sont vendus avec les murs, alors que certains ont travaillé pendant trente ans dans l'atelier et ont largement contribué à l'enrichissement des actionnaires.

Inquiets de leur sort et déterminés à ne pas se laisser faire, ils réclament depuis plusieurs semaines le maintien et la garantie de tous leurs droits, l'embauche des intérimaires, et entre autres une indemnité de transfert de 5 000 à 15 000 euros. Le lundi 9 mai, face à l'absence de réponse de la direction, des débrayages de deux heures par poste ont commencé. A priori, la direction ne s'en inquiétait guère, car cela ne devait que peu pénaliser la production.

C'était compter sans la « grève du marteau » ! Car dans ces installations chimiques modernes, conduites depuis une salle de contrôle sur des écrans, la production se bloque si les ouvriers ne vont pas régulièrement frapper avec un marteau sur une trémie, un niveau ou une sonde. Et ils sont les seuls à savoir exactement où il faut cogner !

La direction de l'usine découvre depuis une semaine cette réalité : les ouvriers ayant cessé de donner ces coups de marteau, aucune production ne sort, soit une perte d'environ 20 tonnes par jour.

La direction se refuse pour le moment à faire la moindre concession, mais les débrayages se poursuivaient lundi 16 mai et le moral de tous était dopé par l'impact de la grève du marteau. Et de plus, les travailleurs de Roussillon devaient renforcer le mouvement à compter du mardi 17 mai.

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