« Réflexion » au PS : On recherche électorat18/05/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/05/une-2233.gif.445x577_q85_box-0%2C12%2C166%2C228_crop_detail.png

Leur société

« Réflexion » au PS : On recherche électorat

Un rapport publié par un groupe de réflexion proche du Parti Socialiste, Terra Nova, a provoqué une petite polémique : ses auteurs ont été accusés, d'abord par l'UMP, puis par des membres du PC et du PS, de préconiser un « abandon des classes populaires ».

Dans son texte, Terra Nova explique en effet que « la classe ouvrière n'est plus le coeur du vote de gauche, elle n'est plus en phase avec l'ensemble de ses valeurs ». Le rapport conseille au Parti Socialiste de viser en priorité des catégories qualifiées « d'outsiders » : les femmes, les jeunes diplômés, les minorités, les habitants des grands ensembles urbains, et plus généralement ce qu'il nomme « les classes moyennes » qui seraient « plus faciles à toucher ».

Il y a tout de même de quoi sourire à voir Fabius ou Montebourg manifester un désaccord et lever les bras au ciel en déclarant par exemple que « l'élection se gagnera au peuple ». Quant au PCF, son porte-parole, Olivier Dartignolles, a dénoncé « une formidable offrande faite à l'extrême droite, qui n'attend que cela en se positionnant masquée sur le terrain social ». Mais qui, sinon la gauche gouvernementale, quand elle était au pouvoir, a dans les faits abandonné l'électorat ouvrier, en tout cas la classe ouvrière, pour défendre servilement les intérêts de la bourgeoisie ?

Terra Nova est un club de réflexion destiné à promouvoir des idées et des orientations pour le PS. Proche de Strauss-Kahn, on y trouve des hommes comme Rocard, Cohn-Bendit, Delanoë, des universitaires et aussi des dirigeants d'entreprises. Parmi ces derniers, le directeur d'Orange mobile, celui d'Europe 1, un directeur de la banque Lazard, ou encore Jean Peyrelevade, ancien président du Crédit Lyonnais, de l'UAP et de Suez. Terra Nova est en partie financée par le mécénat d'entreprises telles que Microsoft, Areva, Total, Cap Gemini, EADS.

Il faut bien cela pour nourrir ce que dans ces milieux on appelle la « réflexion » et pour arriver à la conclusion que, tous comptes faits, ce n'est pas la peine de continuer à faire semblant de se soucier des classes populaires... car de toute façon, une bonne partie de celles-ci ne s'y laissent plus prendre.

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