Ministère du Travail - Paris 15e : La détérioration des conditions de travail18/05/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/05/une-2233.gif.445x577_q85_box-0%2C12%2C166%2C228_crop_detail.png

Dans les entreprises

Ministère du Travail - Paris 15e : La détérioration des conditions de travail

Mercredi 4 mai, un agent du ministère du Travail, Luc Béal-Rainaldy, secrétaire national du syndicat Snutef pour le ministère du Travail et Pôle emploi, s'est suicidé dans les locaux mêmes du service du personnel. Un suicide qui est certainement lié aux conditions de travail de plus en plus difficiles au ministère.

En 2005, le ministère du Travail comptait 12 000 agents sur toute la France et aujourd'hui, 10 500. De nombreuses restructurations ont eu lieu. Au niveau régional, les services de plusieurs ministères ont été regroupés, les inspecteurs du travail sont poussés à devenir de simples médiateurs. Au niveau central, le secteur de la formation professionnelle et ses 11 milliards de subventions ont été rattachés au ministère des Finances. D'autres regroupements interministériels sont en cours, dont celui des services statistiques à Metz. Ce contexte a des conséquences immédiates pour les 300 personnes qui travaillent au service du personnel.

Ainsi, les agents ont été resserrés dans des espaces bien plus petits, soi-disant pour économiser sur le loyer. La charge de travail augmente du fait du non-remplacement d'un fonctionnaire partant en retraite sur deux, mais aussi du fait des nombreuses mutations volontaires non remplacées. Des pressions continues sur le personnel sont exercées : remarques désobligeantes à répétition par oral et par écrit, par exemple lors des entretiens d'évaluation où l'agent se retrouve seul, mais aussi exploitation des éléments de la vie privée des agents comme moyen de pression. Des nouveaux logiciels de gestion censés économiser du personnel sont mis en oeuvre, mais ils ne sont pas au point. Du coup le travail explose pour ceux qui restent.

Par ailleurs, des agents sont laissés sans poste pendant des mois, voire des années. Les vacataires sont nombreux, cadres ou employés, sans prime, sans égalité des droits, renouvelés arbitrairement. Enfin, comme dans toute la fonction publique, les salaires sont gelés. Des primes sont supprimées, tel le « reliquat » de fin d'année depuis 2010.

Les relations entre la hiérarchie, le personnel et les représentants syndicaux se dégradent. Les participants aux réunions obligatoires direction-syndicats (CHSCT, CAP, CTP) sont convoqués au dernier moment, l'ordre du jour de ces réunions est modifié, provoquant des journées à rallonge pour ceux qui produisent les documents. Les promotions sont quasi absentes, les concours ont très peu de postes à la clef, les conseils de discipline sont fréquents.

Voilà la situation qui pousse les agents à des limites extrêmes et crée de plus en plus de souffrance au travail.

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