Statistiques de l'Insee : La propriété c'est le vol... Et ça ne s'arrange pas04/05/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/05/une-2231.gif.445x577_q85_box-0%2C15%2C162%2C225_crop_detail.png

Leur société

Statistiques de l'Insee : La propriété c'est le vol... Et ça ne s'arrange pas

L'édition 2011 de l'étude périodique de l'Insee sur le patrimoine et les revenus des ménages vient d'être publiée. On y apprend sans surprise que les pauvres sont de plus en plus pauvres et les riches de plus en plus riches.

Mais les chiffres des services officiels sont encore plus violemment dénonciateurs que le simple constat que tout un chacun peut faire en regardant les nouvelles à la télévision, d'une part, sa fiche de paye, de l'autre. En effet l'Insee montre que plus on est riche, plus vite on s'enrichit. Les 600 000 plus hauts revenus se sont accrus de 9,6 % entre 2004 et 2008 ; les 60 000 qui en constituent la crème ont vu les leurs croître de 18,9 % dans la même période ; quant à la crème de la crème, les 6 000 plus riches, avec un revenu minimum de 732 000 euros par an et par adulte, ils ont bénéficié d'une augmentation de 32,7 %.

L'Insee enfonce le clou en expliquant que cette progression des plus grandes fortunes est due à une « forte progression des revenus fortement concentrés du patrimoine ». L'institut range dans la catégorie dite des détenteurs de patrimoine aussi bien l'ouvrier ayant un livret de caisse d'épargne, ou la famille modeste propriétaire de son logement, que le bourgeois qui vit de ses rentes. Les chiffres montrent que ces divers « patrimoines » n'ont pas le même rendement. Le livret A, indexé avec retard sur la hausse des prix, n'est même pas assez rémunéré pour ne pas être rongé par l'inflation. En revanche les grandes fortunes enflent d'autant plus vite qu'elles sont plus conséquentes. Il y a le « patrimoine » constitué des économies d'une vie de travail et le « patrimoine » sous forme d'un capital qui permet d'amplement profiter du travail des autres.

L'argent, même et surtout celui des grandes familles bourgeoises, ne pousse pas sur les arbres, où elles seraient d'ailleurs bien incapables de le cueillir faute d'ouvriers agricoles. Il n'est, en définitive, que la traduction comptable des richesses créées par le travail humain. Et ce que démontrent les chiffres de l'Insee c'est bien que les possédants, et surtout les plus gros, empochent une part de plus en plus grande de la richesse produite. Ou, en d'autres termes, que les travailleurs sont exploités de plus en plus férocement.

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