Pasqua et Cie : La justice, bonne mère !04/05/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/05/une-2231.gif.445x577_q85_box-0%2C15%2C162%2C225_crop_detail.png

Leur société

Pasqua et Cie : La justice, bonne mère !

Vendredi 29 avril, la cour d'appel de Paris a relaxé l'ancien ministre de l'Intérieur Charles Pasqua de l'accusation de trafic d'influence, pour laquelle il avait été condamné à trois ans de prison, dont un ferme, par un tribunal correctionnel.

Elle a réduit les peines de deux de ses coaccusés dans l'affaire de l'Angolagate, Falcone et Gaydamak. Falcone a été libéré le jour même. Après sa relaxe par la Cour de justice de la République dans deux autres dossiers, Pasqua semble définitivement tiré d'affaire, après des décennies de basses manouvres, de coups tordus et d'affaires politico-financières.

Dans ce dernier procès, on lui reprochait d'être intervenu pour que la médaille du mérite soit attribuée au trafiquant d'armes Gaydamak. La raison avancée pour justifier cette décoration était que ce trafiquant aurait contribué à la libération de pilotes français incarcérés en Bosnie. Sauf que ce personnage avait au même moment donné un million et demi de francs au mouvement politique de Pasqua et on soupçonnait que ce cadeau était la raison réelle de l'intervention du ministre.

La cour a estimé que la médaille était parfaitement méritée et que Gaydamak était réellement intervenu dans la libération des pilotes. Quant au cadeau concomitant d'un million et demi de francs, à ses yeux rien ne prouve qu'il provienne d'un « pacte de corruption préalable ». D'ailleurs Pasqua avait une « absence totale de connaissance des modes de financement » de son mouvement politique. En somme, l'argent lui serait tombé dans la poche à l'insu de son plein gré.

Pour Gaydamak et Falcone, préalablement condamnés pour commerce illicite d'armes avec l'Angola, la cour a considéré qu'ils avaient un « mandat d'État » implicite de l'Angola et étaient en conséquence couverts par l'immunité dont bénéficie un État pour assurer sa défense. Il ne restait plus contre les deux compères qu'une série d'abus de biens sociaux, entre lesquels le tribunal a fait un choix qui a permis de ramener leurs peines à trente ou trente-six mois de prison ferme, et 375 000 euros d'amende chacun.

Bref, si on résume, tous ces procès, dont la justice et les médias nous ont entretenus pendant une quinzaine d'années, n'auraient été que malveillance et calomnies, assaisonnées de quelques irrégularités comptables. Pas de quoi fouetter un chat, ni même d'importuner un homme politique comme Charles Pasqua, qui a été successivement un haut cadre du marchand de pastis Ricard, membre du Conseil économique et social, responsable du Service action civique (SAC), un service d'ordre officieux du parti gaulliste dont les membres ont eu quelquefois du mal à distinguer les limites de la loi, député, président du Conseil général des Hauts-de-Seine, secrétaire national de l'UDR, sénateur et enfin par deux fois ministre de l'Intérieur de Chirac. Voilà la carte de visite bien fournie d'un bon serviteur de l'État.

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