Maroc : Manifestations du Premier mai04/05/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/05/une-2231.gif.445x577_q85_box-0%2C15%2C162%2C225_crop_detail.png

Dans le monde

Maroc : Manifestations du Premier mai

Des milliers de manifestants se sont retrouvés au Maroc pour un Premier mai « comme il n'y en avait pas eu depuis des années », selon l'un d'eux.

Quatre jours après l'attentat de Marrakech, qui a causé la mort de seize personnes et en a blessé vingt-cinq autres, à Casablanca, Rabat et Marrakech, des cortèges ont rassemblé, à l'appel des syndicats et du Mouvement du 20 février de nombreux participants qui ont réaffirmé, une nouvelle fois dans la rue, les exigences de la majorité de la population travailleuse.

Craignant que le pouvoir ne prenne prétexte de l'attentat pour renforcer sa politique sécuritaire, ils ont insisté sur l'exigence des droits démocratiques, le refus de la corruption et des pratiques dictatoriales d'un régime qui tente néanmoins, depuis les manifestations qui se sont déroulées dans le pays il y a plus de deux mois, de désamorcer l'expression du mécontentement des jeunes et de la population pauvre. Le Premier ministre vient, par exemple, d'annoncer une hausse des salaires dans la fonction publique (600 dirhams par mois soit un peu moins de 60 euros), une revalorisation du salaire minimum (10 % à partir de juillet 2011 et 5 % en juillet 2012) et l'augmentation de 600 à 1 000 dirhams du minimum des pensions des retraités.

Bien des manifestants pensent qu'ils devront rester mobilisés, et sans doute plus nombreux encore, pour que les promesses soient tenues, pour que leurs revendications sur les libertés et le niveau de vie des travailleurs et des retraités ne soient pas oubliées. Même si certains groupes de manifestants semblaient en appeler au roi pour éliminer un entourage corrompu, d'autres affichaient, entre autres revendications, « À bas le makhzen (le pouvoir royal) féodal, despotique et autoritaire ».

La mise en garde à vue du directeur du quotidien Al-Massae, pour avoir dénoncé la corruption et mis en cause un proche du roi, montre que la dictature royale est toujours là.

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