Immigration : Royal à l'unisson avec Guéant04/05/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/05/une-2231.gif.445x577_q85_box-0%2C15%2C162%2C225_crop_detail.png

Leur société

Immigration : Royal à l'unisson avec Guéant

Ségolène Royal multiplie gestes et déclarations pour qu'on n'oublie pas qu'elle reste en course dans les primaires qu'organise le PS pour la désignation de celui ou de celle qui le représentera dans la prochaine course à l'Élysée.

Elle a constaté, a-t-elle déclaré, que son parti « se trouvait mal à l'aise devant certains sujets » comme les problèmes de l'immigration. Une situation qu'elle se promet de clarifier.

Elle se prononce donc en toute clarté contre l'accueil des migrants tunisiens, parce que, dit-elle, « leur entrée sur le territoire français n'est pas légale ». La solution à cette situation, ajoute-t-elle, c'est de « les raccompagner dans la réinsertion dans leur pays », de façon humaine mais ferme, précise-t-elle.

Ces derniers temps, de tels propos sortaient plus volontiers de la bouche d'un Claude Guéant ou d'un Brice Hortefeux, voire d'un Nicolas Sarkozy.

Des commentateurs ont cru voir dans cette prise de position un geste calculé pour se distinguer au sein de la meute des postulants socialistes à la prochaine présidentielle. Erreur !

En effet les propos de Royal ne se distinguent guère de ceux tenus par d'autres candidats à la candidature, ou par d'autres personnalités du Parti Socialiste. Ainsi Manuel Valls se déclare tout à fait en accord avec l'attitude du gouvernement à l'égard de ces migrants venus essentiellement de Tunisie. Ainsi encore Sandrine Mazetier, la secrétaire du PS à l'immigration, s'est-elle prononcée pour « un accueil temporaire » de ces migrants. Et jusqu'à présent personne au sein du PS n'a jugé bon de protester contre les positions prises par l'ex-candidate socialiste à la présidentielle de 2007. D'ailleurs, elles ne tranchent pas avec des positions déjà développées par le PS. Par Ségolène Royal, en particulier, qui avait choisi de faire campagne, cette année-là, en exaltant « l'ordre juste », la discipline et les valeurs nationales.

Mais surtout elles ne tranchent pas avec les pratiques développées par les gouvernements socialistes, que ce soit celles d'un Chevènement, ministre de l'Intérieur dans le gouvernement Jospin, ou celles d'Édith Cresson. Première femme socialiste à être désignée au poste de Premier ministre, elle reprit à la droite la pratique des « charters » pour l'expulsion des sans-papiers. Elle se rendit même célèbre pour avoir déclaré : « Les charters, ce sont des gens qui partent en vacances avec des prix inférieurs. Là (lors des expulsions qu'elle décidait) ce sera totalement gratuit, et ce ne sera pas pour des vacances. Ce sera pour reconduire des gens dans leur pays, lorsque la justice française aura établi qu'ils n'ont pas le droit d'être chez nous » (juillet 2009). Comme la droite, le cynisme en plus.

Rien de nouveau donc, sous le soleil socialiste.

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