États-Unis - les tornades en Alabama : Une catastrophe plus sociale que naturelle04/05/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/05/une-2231.gif.445x577_q85_box-0%2C15%2C162%2C225_crop_detail.png

Dans le monde

États-Unis - les tornades en Alabama : Une catastrophe plus sociale que naturelle

Les tornades qui ont frappé le 27 avril le sud des États-Unis et en particulier l'État de l'Alabama ont fait plus de 350 morts et détruit 10 000 bâtiments. C'est l'une des catastrophes naturelles les plus meurtrières depuis l'ouragan Katrina en 2005 mais, à l'image de cette précédente catastrophe, ce sont encore les plus pauvres qui ont été les plus touchés !

Certes, les tornades sont des phénomènes climatiques que les météorologues ne peuvent pas prévoir, même à court terme. Ces derniers peuvent tout au plus déterminer les zones à risques - ce sont celles qui ont déjà connu de tels phénomènes - et prévoir que ce printemps sera particulièrement propice aux tornades. Les spécialistes avaient d'ailleurs annoncé celle qui vient de dévaster l'Alabama.

Pour se protéger des tornades, il n'existe qu'un moyen vraiment efficace : il faut construire des abris souterrains, posséder des caves qui résistent lorsqu'un bâtiment s'écroule. À Pratt City, un quartier noir de Birmingham, la tornade qui a dévasté ce quartier a emprunté le même chemin qu'en 1988, mais les habitants, faute d'argent, n'ont jamais pu construire les abris qui auraient permis de les protéger. L'État n'a rien fait pour les y aider. Pire même, la plupart des habitations de ce quartier durement touché sont faites de bois et de tôle et ont été balayées comme des fétus de paille, laissant les habitants sous les décombres et les survivants sans abri ! Et ce qui est vrai dans ce quartier l'est d'autant plus pour le reste de l'État.

Le Monde rapporte que les habitants disent avec fatalisme que « les caravanes attirent les tornades ». On pourrait même dire que la pauvreté attire les tornades, un météorologue ayant démontré que 44 % des décès des tornades en 2008 concernaient des gens qui vivaient en caravane, et que ce chiffre s'élèverait aujourd'hui à 50 % !

C'est un des aspects de ce système économique, qui contraint des habitants du pays le plus riche du monde à vivre dans des mobile-homes, à la merci des risques naturels. Le gouvernement américain va-t-il offrir aux rescapés de nouveaux mobile-homes comme il en existe encore de nombreux à la Nouvelle-Orléans depuis six ans ?

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