SNCF : Après les élections professionnelles Pépy se berce d'illusions ?30/03/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/04/une-2226.gif.445x577_q85_box-0%2C9%2C172%2C231_crop_detail.png

Dans les entreprises

SNCF : Après les élections professionnelles Pépy se berce d'illusions ?

À la SNCF, les élections de délégués du personnel et aux comités d'établissement qui se sont déroulées le 24 mars ont enregistré au niveau national un tassement de la CGT d'environ 2 % par rapport aux élections de 2009, avec de grandes disparités selon les établissements. La CGT reste cependant nettement majoritaire avec 39,85 % des voix aux élections des délégués du personnel et 37,37 % à celles des comités d'établissement.

Ce tassement s'est réalisé au profit de l'UNSA (syndicat autonome), qui recueille 21,46 % (+ 3,41 %), et de la CFDT, qui fait 13,76 % (+ 2,17 %). Désormais, ces deux syndicats totalisent nettement plus de 30 % des voix. Cela leur permettra à l'avenir de signer ensemble valablement des accords avec la direction alors que depuis les élections de 2009, avec un total de voix qui restait en dessous de ce seuil de 30 %, ils ne le pouvaient pas.

Cette situation nouvelle a réjoui la direction de la SNCF et son président Guillaume Pépy. Enfin, aurait en substance déclaré Pépy, nous allons avoir des interlocuteurs compréhensifs avec lesquels il sera possible de discuter et de signer des accords alors que la CGT auparavant pouvait bloquer toute négociation. Quand on sait que la direction passe aujourd'hui son temps à découper et redécouper la SNCF en fonction d'objectifs de rentabilité, en fonction aussi des perspectives de cession au secteur privé de pans entiers de l'activité ferroviaire ; quand on connaît la façon dont elle prévoit de « redéfinir », comme elle dit, en clair d'aggraver les conditions de travail et les horaires des cheminots, sans parler des suppressions de postes, on comprend combien Pépy attend de compréhension de la part des directions syndicales pour imposer sa politique aux travailleurs de la SNCF.

Le seul hic, c'est qu'un accord n'engage que ceux qui le signent et que les cheminots n'ont, pas plus aujourd'hui qu'avant ces élections professionnelles, l'intention de renoncer à défendre leurs intérêts.

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