Portugal - La démission de José Socrates : Crise de la dette et crise politique30/03/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/04/une-2226.gif.445x577_q85_box-0%2C9%2C172%2C231_crop_detail.png

Dans le monde

Portugal - La démission de José Socrates : Crise de la dette et crise politique

Le 23 mars, le Premier ministre portugais José Socrates, leader du Parti Socialiste, a démissionné. Des élections législatives anticipées sont annoncées pour le 29 mai ou le 5 juin. Mais la spéculation sur la dette portugaise, qui a provoqué cette démission, continue de plus belle et alimente les tractations au sein des partis portugais et de l'Union européenne.

Le jour de sa démission José Socrates présentait au Parlement, où il était minoritaire, un nouveau plan d'austérité. C'était le quatrième en moins d'un an, appelé comme ses prédécesseurs Programme de stabilité et de croissance (PEC). Sous prétexte toujours de réduire le déficit budgétaire et la dette de l'État, il proposait de nouvelles économies sur les retraites, les écoles, les urgences hospitalières et tous les services publics, assaisonnées de privatisations et de gains sur la TVA. Le leader du Parti Communiste portugais a dénoncé à juste titre ce plan qui s'attaquait « toujours aux mêmes » et voulait « chercher de l'argent là où il n'y en a plus ». Les fois précédentes, ce plan d'austérité était passé grâce à l'abstention des députés du Parti Social-Démocrate, principal parti de droite. Cette fois-ci il a voté contre, le plan a été rejeté et José Socrates a démissionné.

La droite portugaise ne refuse pas les mesures d'austérité contre les couches populaires, répète même qu'elle y est favorable. Mais elle veut maintenant revenir au pouvoir et les sondages lui sont favorables.

Le Parti Social-Démocrate est favorable au prêt de 75 milliards d'euros que l'Union européenne propose avec insistance aux autorités portugaises, alors que José Socrates refusait les milliards de l'Europe, qui auraient selon lui pour conséquence d'augmenter encore l'endettement du pays. Les « marchés financiers », c'est-à-dire les grandes banques internationales, étaient d'un autre avis. C'est leur avis qui l'a emporté, soutenu par les dirigeants européens et par la droite portugaise.

Les travailleurs portugais avaient participé massivement à la grève générale du 24 novembre dernier, exprimant leur refus de l'austérité imposée par le gouvernement socialiste de José Socrates. Ils en ont assez du chômage, des bas salaires, de la précarité qui frappent plus d'un jeune sur deux, des retraites misérables et de l'abandon des services publics, la santé en particulier. Rien d'étonnant à ce que ce gouvernement se soit discrédité auprès de la population. Mais la droite lui réserve le même sort, car elle est autant que le PS au service des capitalistes nationaux et internationaux.

Face à la crise, gouvernements de gauche et de droite sont bonnet blanc et blanc bonnet.

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