Le nucléaire militaire : Silence danger30/03/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/04/une-2226.gif.445x577_q85_box-0%2C9%2C172%2C231_crop_detail.png

Nucléaire

Le nucléaire militaire : Silence danger

Alors que les risques liés aux centrales nucléaires provoquent le débat, quasiment personne ne parle de ceux liés aux armes nucléaires fabriquées, transportées et stockées dans de nombreux pays. En France, le ministère de la Défense aurait « momentanément », « dans un contexte d'accident civil au Japon », décidé de ne pas répondre aux questions sur le sujet. Mais en réalité l'omerta est permanente, sous prétexte de secret-défense.

Rien qu'en France, le parc de missiles nucléaires, géré sur la base de l'Île-Longue dans la rade de Brest, représenterait actuellement l'équivalent de 3 000 à 4 000 fois la puissance de la bombe d'Hiroshima. Soixante missiles de nouvelle génération, d'un coût de 120 millions d'euros par unité, seront construits d'ici 2015. Ils seront embarqués sur les quatre sous-marins français qui, eux-mêmes propulsés par l'équivalent de petites centrales nucléaires, sont de véritables bombes ambulantes.

La course à l'armement nucléaire commença au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, après le largage de deux bombes atomiques américaines sur le Japon. Dans le contexte de la Guerre froide, les États-Unis et l'URSS constituèrent un arsenal gigantesque, suivis par le Royaume-Uni (qui réalisa un premier essai en 1952), la France (1960), la Chine (1964), l'Inde (1974) et le Pakistan (1998) et, non officiellement, Israël et l'Afrique du Sud.

Dès les années 1960, avec la « détente » dans la Guerre froide puis après l'effondrement du bloc de l'Est au début des années 1990, de multiples traités de non-prolifération et de réduction des armes atomiques furent signés. Mais il y aurait 200 à 250 tonnes de plutonium militaire et mille tonnes d'uranium enrichi utilisées dans les bombes du monde entier.

Ce potentiel explosif accumulé (des milliers d'ogives en URSS et aux États-Unis, des centaines en France, en Chine, etc.) pose des problèmes de stockage, de transport et, en cas de démantèlement, de traitement des déchets. Pour se débarrasser des déchets, il n'y a que quelques possibilités : la vitrification, la stabilisation des éléments atomiques (difficile), le recyclage dans les centrales nucléaires en mélangeant ces déchets avec de l'uranium (comme dans le cas du mox utilisé à Fukushima !) ou... l'envoi dans l'espace.

Les apprentis sorciers gradés jouent avec le feu et, guerre nucléaire ou pas, font courir à la planète des risques aussi importants qu'avec le nucléaire civil.

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