Espionnage chez Renault : Les révélations de Docteur No30/03/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/04/une-2226.gif.445x577_q85_box-0%2C9%2C172%2C231_crop_detail.png

Dans les entreprises

Espionnage chez Renault : Les révélations de Docteur No

Le feuilleton d'espionnage made in Renault vient de connaître un nouvel épisode. Écroué depuis plus de deux semaines, le membre de la sécurité intérieure de l'entreprise qui affirme protéger une « source » bien réelle a livré à la Direction centrale du renseignement intérieur, la DCRI, les enregistrements des ordres reçus de sa hiérarchie.

Quelques jours à peine après la prestation de Carlos Ghosn au 20 heures de TF1, au cours de laquelle il affirmait détenir des preuves certaines de l'existence d'un espionnage industriel dont se seraient rendus coupables trois hauts cadres aussitôt licenciés, une rencontre réunissait entre autres le membre de la sécurité intérieure, le directeur juridique de Renault et un avocat.

Les extraits de la réunion, mis en ligne par L'Express, révèlent clairement que la direction de l'entreprise a tenté de dissimuler aux enquêteurs de la DCRI l'absence de preuves contre les trois cadres, faute de quoi ce serait « la fin des haricots pour la boîte, pour Carlos, pour tout le monde... » Et de tenter, en des termes peu choisis, de faire pression pour que le membre de la sûreté intérieure fournisse « la soudure », autrement dit, pour ceux qui ne sont pas familiers du langage du Milieu, les preuves tangibles de la culpabilité des cadres sous la forme de comptes bancaires suisses.

Peu importent les raisons du policier-maison de protéger une source réelle ou inventée, peu importe que derrière l'affaire une autre affaire - visant à attaquer, ou au contraire à défendre le directeur de Nissan - pointe l'oreille. On le saura peut-être en lisant le nouvel épisode du feuilleton, qui ne saurait manquer d'être publié tôt ou tard.

Mais dans cette histoire, il apparaît surtout que ces patrons qui, grassement rémunérés, décident des licenciements, du blocage des salaires, de la fatigue, de la santé, et parfois de la vie de dizaines de milliers de femmes et d'hommes, sont des menteurs et des pantins dont il faudrait contrôler non seulement les livres de comptes, mais les moindres faits et gestes.

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