Des radiations made in France30/03/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/04/une-2226.gif.445x577_q85_box-0%2C9%2C172%2C231_crop_detail.png

Nucléaire

Des radiations made in France

Depuis le séisme du 11 mars, la situation à la centrale nucléaire de Fukushima évolue quotidiennement. Il est impossible aujourd'hui d'évaluer précisément l'ampleur des dégâts. Les déclarations inquiétantes ou rassurantes des autorités japonaises et de la compagnie Tepco se succèdent et se contredisent souvent.

Mais il apparaît maintenant que le trust français Areva porte également une part de responsabilité dans la catastrophe. Il a vendu un combustible nucléaire particulier, le mox, à la compagnie Tepco et celui-ci serait présent dans un des réacteurs de la centrale de Fukushima depuis août 2010.

Le mox est un combustible composé pour environ 7 % de plutonium. Il est fabriqué à partir des déchets radioactifs provenant des centrales nucléaires ou du démantèlement des armements atomiques. Le mox est plus radioactif que l'uranium enrichi et il est susceptible d'entrer en fusion à des températures plus basses. Si le plutonium se répandait dans l'environnement, il resterait radioactif plusieurs milliers d'années. Le mox est donc un combustible plus dangereux, mais qui permet de réaliser des économies d'uranium. Dans les années 1960 les États-Unis ont renoncé à le fabriquer car ils le considéraient comme trop dangereux. Ils y recourent de nouveau depuis quelques années, dans le cadre d'un programme de démantèlement d'une partie de leur arsenal nucléaire.

En France, c'est Areva qui le produit dans la centrale de retraitement des déchets de La Hague et l'usine de Marcoule dans le Gard. La firme le commercialise, avec succès ces dernières années. Elle est d'ailleurs associée à la construction d'usines de production de mox aux USA, en Russie et au Japon. Nul doute qu'elle en tire de substantiels profits.

Trois jours après le séisme, Nicolas Sarkozy présentait le nucléaire français comme « le plus sûr du monde ». Mais aujourd'hui l'usage du mox fabriqué en France semble un facteur aggravant de la catastrophe nucléaire de Fukushima.

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