Après les élections cantonales : Le panier de crabes de la droite30/03/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/04/une-2226.gif.445x577_q85_box-0%2C9%2C172%2C231_crop_detail.png

Leur société

Après les élections cantonales : Le panier de crabes de la droite

Les résultats du second tour des cantonales ont confirmé, en les accentuant, ceux du premier.

Tout d'abord, ce second tour a connu le même chiffre record d'abstentions, en particulier dans les banlieues populaires. Le FN fait état, dans les 402 cantons dans lesquels il était qualifié pour ce second tour, d'une augmentation notable de ses suffrages. Certes ! Mais ce n'est pas, comme s'en étonnent certains commentateurs, un enracinement nouveau et soudain du FN. Cela confirme les indications du premier tour. À savoir que ses gains sont essentiellement dus à des transferts de suffrages de la droite vers l'extrême droite.

Du coup, le tremblement de terre, qui avait commencé à secouer l'UMP au soir du premier tour, a connu de nouvelles répliques, parmi les élus et jusqu'au coeur du gouvernement. Fillon avait choisi, dimanche 20 mars, de marquer sa différence avec Sarkozy, en précisant qu'à choisir, il voterait PS plutôt que d'aider à faire élire un candidat FN. Il a récidivé en se démarquant une nouvelle fois, contestant l'opportunité du débat sur la laïcité voulu par le président de la République.

En fait, ces remous deviennent plus tumultueux à chaque lendemain d'élection qui s'est mal passée pour l'UMP.

Bien plus que la perte de tel ou tel canton, ou même d'un conseil général, ce qui inquiète les élus de la majorité est la dégringolade du crédit de Sarkozy, qui risque de se traduire par son échec lors de la présidentielle de 2012. Un tel échec mettrait nombre de ces élus en situation difficile pour conserver leur siège, et les sinécures qui vont avec, lors des élections législatives qui suivront de très peu la présidentielle.

Les crabes du panier présidentiel en sont donc à se demander si Sarkozy est encore le meilleur candidat de la droite. Les plus charitables expliquent qu'il n'y en a pas de meilleur, façon de dire que c'est encore le moins pire.

Finalement, ce spectacle de la vie politicienne n'est pas sans enseignement pour ceux qui le regardent. Il montre ceux qui se qualifient de représentants du peuple tels qu'ils sont en réalité, cherchant seulement le meilleur positionnement pour les prochaines élections, afin d'être dans les fourgons du vainqueur, c'est-à-dire de celui qui leur remplira la mangeoire.

Dans quelque temps, les mêmes essaieront de nous faire croire que les choisir, eux, en glissant un bulletin de vote portant leur nom dans l'urne, sera la meilleure façon de nous protéger, d'améliorer notre sort et autres balivernes. Qui pourrait les croire ?

Ils offrent en fait un spectacle d'autant moins drôle que, d'une élection à l'autre, c'est toujours le même numéro.

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