Le piège du front républicain23/03/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/03/une-2225.gif.445x577_q85_box-0%2C15%2C162%2C225_crop_detail.png

Leur société

Le piège du front républicain

Les contorsions de l'UMP entre les deux tours de l'élection cantonale traduisent le fait qu'elle est écartelée entre deux visées, électoralement contradictoires : le désir de gagner une fraction de l'électorat du FN sans perdre les électeurs qui voient d'un mauvais oeil une collusion trop affichée avec l'extrême droite. D'où des consignes de vote peu claires, des volte-face ridicules.

Une partie de la droite et toute la gauche parlementaire s'indignent. Il est reproché à l'UMP de déroger au « pacte républicain », une règle non écrite qui voudrait que tous les partis républicains fassent front, sans condition, pour faire face, sur le terrain électoral, à l'extrême droite. Mais être « républicain », qu'est-ce que cela veut dire concrètement ? L'extrême droite peut l'être. D'ailleurs le FN ne se réclame ni de la monarchie ni même de la dictature. Cela n'est pas qu'une question de vocabulaire. C'est, par exemple, au nom d'une telle formule que la gauche, unanime, à l'exception de Lutte Ouvrière, avait fait voter pour Chirac à l'élection présidentielle de 2002, qui véhiculait dans sa besace Sarkozy, pour faire bouclier, disait-on alors, face au FN. Cet épisode du« vote républicain »... pour Chirac n'a protégé ni du FN ni de la diffusion de ses idées.

Le spectacle que nous offrent aujourd'hui la droite, mais surtout la gauche, met en évidence le piège de ces jeux d'alliances électoraux qui font qu'on a vite fait d'abandonner ses idées pour cautionner celles du camp qu'on combattait une semaine plus tôt. Cette formule cache un piège dont les électeurs de gauche sont à coup sûr les dupes.

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