Sida : Le profit avant les malades09/03/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/03/une-2223.gif.445x577_q85_box-0%2C14%2C164%2C226_crop_detail.png

Dans le monde

Sida : Le profit avant les malades

Depuis les années soixante-dix, l'Inde fabrique des médicaments génériques, en particulier contre le sida. Ces médicaments reviennent et sont vendus nettement moins cher que ceux produits par les trusts pharmaceutiques occidentaux. Les laboratoires indiens ont du coup conquis une part importante du marché des pays pauvres et permis à de nombreux malades d'accéder aux soins.

Mais cette situation ne convenait pas aux trusts occidentaux, qui ont multiplié les démarches pour tenter de limiter les possibilités de production des laboratoires indiens.

En 2005, suite à une demande de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC), le Parlement indien a donc voté une loi interdisant les copies de nouvelles molécules et obligeant les firmes indiennes à payer des royalties aux laboratoires occidentaux pour les médicaments plus anciens. Cela a déjà eu pour conséquence de rendre les médicaments récents inaccessibles aux populations les plus pauvres. Depuis 2008, les gouvernements de plusieurs pays européens ont bloqué des cargaisons de médicaments indiens en transit vers le Brésil, sous prétexte d'atteinte à la propriété intellectuelle. Enfin l'Union européenne, dans le cadre d'un « accord de libre échange » avec l'Inde, essaye d'obtenir de celle-ci qu'elle durcisse sa législation sur les autorisations de production de génériques.

L'organisation Médecins Sans Frontière (MSF) mène campagne sur cet aspect. Elle achète à l'industrie indienne 80 % des médicaments qu'elle distribue. Huit malades du sida sur dix dans le monde peuvent être ainsi traités grâce à ces médicaments à bas prix. Vouloir réduire la production indienne est véritablement criminel.

Les industriels indiens ne fabriquent pas ces médicaments génériques pour des raisons caritatives. Ils réussissent à faire du profit tout en produisant moins cher. Mais les trusts pharmaceutiques occidentaux ne se contentent pas de réaliser un profit équivalent, ils veulent bien plus. Et ils préfèrent priver de soins des millions de malades pourvu qu'ils puissent augmenter leurs bénéfices.

Ce serait la moindre des choses de vendre les médicaments vitaux, et même les autres, à leur coût. Ceux qui dirigent l'industrie pharmaceutique sont bien plus intéressés par la taille de leur portefeuille que par la santé des malades.

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