Le procès de Chirac reporté : À force d'attendre, on finit toujours par atteindre la date de péremption09/03/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/03/une-2223.gif.445x577_q85_box-0%2C14%2C164%2C226_crop_detail.png

Leur société

Le procès de Chirac reporté : À force d'attendre, on finit toujours par atteindre la date de péremption

Entre l'ouverture du procès de Jacques Chirac le 7 mars, et son report le 8, il ne se sera pas écoulé 24 heures. Et dire qu'il y a des gens pour trouver la justice trop lente ! D'ici six mois le Conseil constitutionnel devra décider si les faits reprochés à Chirac sont, ou non, trop anciens pour être jugés. Le Conseil constitutionnel étant présidé par Jean-Louis Debré, fidèle de Chirac et nommé par lui à ce poste, on se doute du résultat. La boucle sera ainsi bouclée.

Premier acte : un politicien habile se sert de sa position de maire d'une capitale comme tremplin et pompe à finances pour l'élection au poste de président d'une République. Il tape tellement allègrement dans la caisse qu'il donne même de mauvaises habitudes à ses amis et successeurs, lesquels seront par la suite condamnés.

Deuxième acte : en 1995 ledit politicien, élu président par ces moyens douteux, est immunisé contre la justice le temps de ses mandats, soit douze ans. Il en profite pour nommer ses amis aux postes clés de la magistrature et, en tout dernier lieu et pour neuf ans, le plus fidèle d'entre eux au plus haut poste.

Troisième acte : au terme de son mandat en 2007, le président est poursuivi par la justice. Mais les plaignants se désistent les uns après les autres, la ville comme l'État, au prétexte de ne pas remuer de vieilles affaires ni embêter un vieil homme.

Quatrième acte : au cas où quelqu'un, à la réprobation générale, tiendrait quand même à poursuivre le procès, les amis précédemment nommés dans la haute magistrature entendent les arguments des meilleurs avocats pour surseoir et surseoir encore.

Final : le vieux président, ayant servi l'État et le pays pendant si longtemps, peut s'apprêter à finir sa vie entouré du respect et de l'affection de tous et sans avoir jamais eu maille à partir avec la justice de son pays. On n'allait tout de même pas le déranger pour des vétilles.

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