Le droit à la contraception : 35 ans après la loi Veil, des progrès à faire09/03/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/03/une-2223.gif.445x577_q85_box-0%2C14%2C164%2C226_crop_detail.png

8 mars

Le droit à la contraception : 35 ans après la loi Veil, des progrès à faire

Si le droit à l'avortement est menacé, la situation n'est pas meilleure dans le domaine de la contraception. Le nombre d'avortements par an reste à peu près stable mais de plus en plus de jeunes filles y ont recours. Sur 227 000 IVG, une sur deux concerne une jeune fille de moins de 25 ans et 13 500 des mineures de moins de 18 ans.

La loi Veil et celles qui ont suivi prévoyaient pourtant des mesures dans le cadre scolaire pour éduquer les jeunes, filles et garçons, pour que la contraception devienne à la portée de toutes. En 2001, une loi obligeait tout enfant du CP à la terminale à suivre trois séances d'éducation à la sexualité par an, alors que jusque-là la loi ne prévoyait que deux heures par an en 4e et en 3e Mais dans les faits, faute de financement, ni ces deux heures ni les trois séances n'ont été appliquées. Et finalement ce sont les mineures qui doivent chercher, auprès d'associations comme le Planning familial, les informations qu'elles ne trouvent pas ailleurs.

Les difficultés sont aussi patentes en ce qui concerne la pilule, le moyen contraceptif le plus utilisé. La loi le permet pour les mineures sans autorisation parentale, mais elle n'est pas gratuite, sauf dans les centres du Planning familial. Les pilules les plus récentes, dites de troisième génération car moins dosées et souvent mieux tolérées, utilisées par 25 % des femmes, ne sont pas remboursées par la Sécurité sociale, à deux exceptions près. Les laboratoires qui les commercialisent ont fait le choix de ne pas demander ce remboursement pour pouvoir fixer les prix. Et, rentabilité oblige, elles sont vendues trois fois plus cher que les autres pilules : environ 25 à 35 euros pour trois mois, contre 7 à 10 euros pour des pilules plus anciennes. Le profit ne fait évidemment pas bon ménage avec l'accès à la contraception la plus large.

Il existe pourtant des solutions pour que les IVG n'augmentent pas chez les jeunes, puisque dans le canton de Strasbourg par exemple, le nombre d'IVG chez les mineures a diminué de moitié. Depuis dix ans, le dispositif « Infos Ados » lancé par le professeur Nisand a fait de la contraception une réalité quotidienne dans les établissements de cette région. Mais dans le reste du pays, faute d'un accès réel et complet à la contraception, des mineures de plus en plus nombreuses doivent se résoudre à se faire avorter. Trente-cinq ans après la loi Veil le combat pour une contraception libre et gratuite reste à mener.

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