La « prime à la casse » des vieilles chaudières : Le cirque des « certificats d'économie d'énergie »09/03/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/03/une-2223.gif.445x577_q85_box-0%2C14%2C164%2C226_crop_detail.png

Leur société

La « prime à la casse » des vieilles chaudières : Le cirque des « certificats d'économie d'énergie »

Pour faire passer la pilule de la hausse du gaz, Eric Besson, recyclé depuis peu en ministre de l'Industrie, a annoncé qu'il y aurait une « prime à la casse » pour le remplacement des chaudières anciennes de plus de quinze ans.

Ladite prime se monterait de 100 à 250 euros selon les modèles, ce qui fait peu quand on sait que la plupart des chaudières coûtent plusieurs milliers d'euros... hors installation.

Mais cette déclaration a provoqué la fureur des vendeurs de chaudières au fioul, concurrents des gaziers. En effet la prime à la casse ne sera pas payée par l'État, mais par GDF-Suez, qui est tout de même une firme privée. Et les chauffagistes du fioul sont mécontents qu'un ministre se fasse le représentant commercial des gaziers.

Autres mécontents, les patrons des hypermarchés Auchan, qui viennent de lancer une campagne Éco Énergie pour favoriser la vente de leurs propres chaudières, avec des primes bien supérieures à celles de GDF-Suez, allant jusqu'à 400 euros pour une chaudière au fioul et 504 euros pour une chaudière à gaz à condensation !

Pour GDF-Suez, le fait de favoriser l'installation des chaudières à gaz contribue à fidéliser des clients. Quand on a une telle chaudière, on est bien forcé d'acheter du gaz pendant de longues années.

Mais il n'y a pas que cela. Depuis 2006, à la suite des décisions du protocole de Kyoto, il existe un système (européen) pour que les fournisseurs d'énergie (gaz, fioul, électricité) incitent à faire des économies, en améliorant l'isolation des bâtiments, en installant des chaudières moins gourmandes, etc.

Ces actions diverses donnent droit à des « certificats d'économie d'énergie » et chacun des acteurs de l'énergie (par exemple EDF ou GDF-Suez) doit obtenir le maximum de ces certificats, sinon il se voit obligé de payer une pénalité à l'État de 2 centimes d'euros par KWh manquant par rapport à un quota fixé à l'avance. Du coup, dans certains services d'EDF et de GDF, des commerciaux sont obligés de se livrer à une chasse à ces « certificats » !

La « prime à la casse » que va verser GDF-Suez à chaque vieille chaudière remplacée lui sera comptée à son actif comme « certificat d'économie d'énergie ». Il se peut que dans cette opération la « prime » rapporte davantage à GDF-Suez qu'elle ne lui coûtera...

Et voilà comment GDF essaie de tirer la plus grosse épingle du jeu... en bénéficiant qui plus est de l'aide d'un ministre...

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