Imperial Tobacco - Riom (Puy-de-Dôme) : Grève pour les salaires09/03/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/03/une-2223.gif.445x577_q85_box-0%2C14%2C164%2C226_crop_detail.png

Dans les entreprises

Imperial Tobacco - Riom (Puy-de-Dôme) : Grève pour les salaires

Dans cette usine (ex-Altadis) où se fabriquent 9 à 10 milliards de cigarettes par an, un mouvement de grève a éclaté pour revendiquer une augmentation de salaire de 3 % et un doublement de la prime annuelle.

Lors des négociations salariales, la direction ne voulait pas aller au-delà de 2 % d'augmentation. Puis elle a proposé 2,2 % alors que les dividendes des actionnaires ont augmenté, eux, de 17 %. Le DRH a annoncé que la prime annuelle serait augmentée sur six ans pour arriver à un équivalent de treizième mois, soit de 500 à 1 000 euros. Mais c'est là une promesse purement orale.

Les conditions de travail se sont fortement dégradées, surtout depuis deux ans, des pressions incessantes entraînant un stress grandissant, accidents de travail en augmentation, harcèlement quotidien de la part des cadres. Ce n'est pas étonnant puisque les effectifs sont passés, depuis 2009, de 400 à 230, plus une quarantaine de CDD et d'intérimaires. Cela représente 160 emplois en moins pour assurer la même production.

Alors qu'elle avait démarré deux jours plus tôt dans les autres sites, au Havre et à Nantes, la grève a commencé à Riom, à l'appel de la CGT, lundi 28 février et a pris fin mercredi 2 mars après-midi.

Les ouvriers se sont mobilisés à une forte majorité. Observant un débrayage de trois heures par jour, ils ont maintenu jour et nuit un piquet de grève en se relayant. Pour tenir dans le froid, ils ont dégusté le barbecue au chevreuil !

Ils ont bloqué totalement la circulation des camions venus chercher les cartouches de cigarettes. Ce qui a perturbé en partie la production. Les chauffeurs arrivés d'Espagne, d'Italie ou d'Europe centrale ont été bien accueillis par les grévistes, qui leur ont offert boissons chaudes et casse-croûte.

Mercredi 2 mars, en assemblée générale, les grévistes ont pris connaissance des propositions de la direction : 2,5 % d'augmentation pour tous, l'engagement de revoir les conditions de travail, par exemple en relâchant les pressions sur les cadences, et une prime de 100 euros pour couvrir les frais de transport. Au total, cela équivaut à 3,5 % d'augmentation. À la suite d'un vote à mains levées, ils ont donc levé le barrage et repris le travail.

Sans avoir obtenu tout ce qu'ils demandaient, ils ont réellement provoqué l'inquiétude de la direction, surprise de voir l'organisation de la grève. Les grévistes ont montré leur mécontentement et ont su se faire respecter.

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