Chine : Des chiffres qui masquent mal le sous-développement09/03/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/03/une-2223.gif.445x577_q85_box-0%2C14%2C164%2C226_crop_detail.png

Dans le monde

Chine : Des chiffres qui masquent mal le sous-développement

En marge du G20, les commentaires sur la Chine qui serait en passe de dominer le monde se sont multipliés. S'appuyant sur les résultats du produit intérieur brut chinois en 2010, dont la valeur a atteint l'équivalent de 4 264 milliards d'euros, ils affirment qu'elle aurait désormais détrôné le Japon comme deuxième puissance économique mondiale. Et de prédire qu'avec son rythme actuel de croissance, la Chine aura dépassé la puissance économique des États-Unis d'ici dix ou douze ans.

C'est faire un bien piètre raisonnement. Car ce que beaucoup oublient, c'est que si son produit intérieur global est imposant, avec 1,3 milliard d'habitants, la Chine est bien plus peuplée que les pays auxquels on la compare : dix fois plus que le Japon et cinq fois plus que les États-Unis. Ce qui fait que le revenu moyen d'un Chinois est neuf à dix fois inférieur à celui d'un Japonais. Et ce n'est pas parce qu'on nous montre des Chinois très aisés, circulant dans des voitures de luxe ou se délectant de grands crus de Bordeaux, que la grande majorité de la population profite de cette croissance économique, et encore moins qu'elle vit bien. Dans les usines textiles ou électroniques, qui pour la plupart produisent pour le compte de multinationales occidentales, les conditions de travail sont infectes et les salaires restent des salaires de misère. Sans parler de la misère des campagnes, ou des citadins que la privatisation de nombreux secteurs et la crise ont réduits au chômage.

En fait, en dépit de la croissance rapide de son économie, la Chine demeure un pays sous-développé soumis à la domination du marché mondial. Un sous-développement dont les puissances impérialistes, qui ont pillé ce pays durant des décennies et qui continuent à le faire en exploitant les ressources naturelles et la main-d'oeuvre chinoises, portent l'entière responsabilité.

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