Bénéfices du CAC 40 en hausse : Pour augmenter les salaires, il faut prendre sur les profits09/03/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/03/une-2223.gif.445x577_q85_box-0%2C14%2C164%2C226_crop_detail.png

Leur société

Bénéfices du CAC 40 en hausse : Pour augmenter les salaires, il faut prendre sur les profits

Lors d'un petit-déjeuner de la majorité à l'Élysée mardi 1er mars, d'après des parlementaires, Sarkozy se serait ému de la faible évolution des salaires, comparé au montant des dividendes versés par les entreprises à leurs actionnaires, déclarant carrément que ce n'était « plus supportable ».

En effet, il y a de quoi être choqué en voyant les bénéfices annoncés par l'ensemble des entreprises du CAC 40. Cumulés, ils atteignent 82,5 milliards d'euros pour l'année 2010, soit une augmentation de 85 % par rapport à l'année précédente. Les actionnaires toucheront environ 45 % de ces bénéfices sous forme de dividendes, soit 40 milliards d'euros.

Sarkozy aurait parlé de limiter le montant des dividendes et de relancer la participation des salariés aux bénéfices des entreprises. Ce n'est pas la première fois qu'il fait des déclarations de ce genre. Mais comme cela ne lui coûte rien, et aux patrons non plus, il peut récidiver autant de fois qu'il veut.

En 2009 notamment, Sarkozy avait organisé un « sommet social » sur le pouvoir d'achat. Il proposait alors le partage des profits des entreprises en trois tiers : un tiers pour les investissements, un tiers pour les dividendes des actionnaires, un tiers pour les rémunérations des salariés. Il laissait alors entendre que le gouvernement pourrait légiférer. Mais le patronat fit clairement savoir que l'État n'avait pas à intervenir dans la répartition des profits des entreprises, et Sarkozy se le tint pour dit. Laurence Parisot, la patronne du Medef, vient d'ailleurs de déclarer une nouvelle fois, revenant sur cette proposition « des trois tiers » de 2009, qu'il s'agissait d'une « vue de l'esprit ».

Sarkozy fait semblant d'être choqué par les écarts de revenus et de vouloir les réduire, mais il ne parle jamais d'augmenter les salaires. Le 20 février dernier, le directeur de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, se faisant l'écho de ce que veut le grand patronat, avait même déclaré qu'augmenter les salaires serait « la dernière des bêtises à faire ».

Au contraire, les travailleurs sont en droit de revendiquer non pas une « participation » aux bénéfices, non pas une simple limitation des dividendes versés aux actionnaires, mais une réelle augmentation des salaires mensuels, en prenant sur les profits des entreprises, des profits qui sont le produit de leur travail.

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